Bionest portée par le vent du Plan Nord

Pour la majorité des Québécois, le Plan Nord est un concept abstrait dont ils entendent ou lisent le nom dans les médias chaque jour. Pour Bionest Technologies, c’est déjà une augmentation de 100% du chiffre d’affaires de son secteur commercial en 2011 et la perspective d’en faire autant en 2012.

«Pour nous, le Plan Nord est une opportunité intéressante de bâtir notre notoriété», déclare Pierre St-Laurent, vice-président exécutif et directeur général de l’entreprise basée dans le secteur Grand-Mère.

Lors du passage récent de Jean Charest à Trois-Rivières pour mousser le Plan Nord, le premier ministre avait évoqué Bionest Technologies comme l’une des entreprises en Mauricie qui tire profit de cet ambitieux chantier, le plus important depuis les méga-barrages hydroélectriques de la Baie James.

L’entreprise spécialisée dans le traitement des eaux usées était déjà présente au nord du 49e parallèle avec ses conteneurs mobiles Kodiak mais la multiplication des chantiers là bas depuis quelques mois a exigé de la direction une plus grande attention afin de ne pas rater le train.

Les efforts consentis pour vendre les caractéristiques du produit Kodiak, auprès particulièrement des firmes d’ingénierie civile qui gèrent souvent la logistique des chantiers pour le compte des minières notamment, se sont avérés rentables pour Bionest Technologies.

Dans les derniers mois, les commandes afflues à l’usine de Grand-Mère avec des clients provenant des secteurs minier (Consolidated Thompson, Mines Aurizon, Agnico Eagle, ArcelorMittal, Rio Tinto et Xstrata Nickel) et de la construction (Louisbourg, Simard & Beaudry, Constructions Nisk et Construction demathieu & bard) et bien sûr Hydro-Québec avec ses camps de travailleurs à Rivière-au-Tonnerre et à La Romaine.

«Notre système a trois avantages qui nous différencient de la concurrence, explique Pierre St-Laurent. Il est robuste pour le climat, facile à opérer et souple, c’est-à-dire que ses performances n’exigent pas une quantité minimum d’eaux usées pour être efficace.»

Dans la dernière année, l’entreprise grand-méroise a développé des réservoirs en fibre de verre de plus grande capacité – jusqu’à 10 fois plus dans certains cas – que les conteneurs d’acier traditionnels. En plus d’être plus léger, ils peuvent aussi être enfouis sous terre.

Le directeur général estime que chaque contrat signé dans le nord, augmente d’autant la notoriété de Bionest Technologie auprès des grands donneurs d’ordre. «Avec cette expertise, on examine ce qui se fait ailleurs au Canada dans les grands chantiers nordiques. On travaille également avec l’armée canadienne sur des projets.»

L’entreprise, qui emploie près de 150 personnes dont une centaine à Grand-Mère, a connu une augmentation de son chiffre d’affaires de 27% en 2011 et 2012 s’annonce dans les mêmes eaux. Entre 2003 et 2010, Bionest Technologies a affiché un spectaculaire taux actuariel de croissance de 40% par année. Une vitesse de croisière que le Plan Nord devrait lui permettre de maintenir croit Pierre St-Laurent.

Rappelons que Québec prévoit que le Plan Nord engendra d’ici 25 ans des retombées économiques de 80 milliards$ et contribuera à la création ou à la consolidation de quelque 20 000 emplois chaque année.