Les Sources Saint-Élie en difficultés financières

Aux prises avec des difficultés financières qui menacent sa survie, Les Sources Saint-Élie a déposé le 8 mars dernier un avis d’intention de faire une proposition à ses créanciers

L’information a été confirmée à L’Hebdo par la présidente de l’entreprise, Francine Lavoie. «Ça nous accorde du temps pour redresser nos finances», explique-t-elle.

Cette procédure empêche maintenant les créanciers d’entreprendre des actions contre l’embouteilleur d’eau de source de Saint-Élie-de-Caxton. Celui-ci a 30 jours, à partir du 8 mars, pour déposer sa proposition. La période peut être prolongée de 45 jours au besoin.

Cette situation critique est une conséquence de l’investissement de 5,6 millions$ réalisé au printemps 2009 par Les Sources Saint-Élie. L’entreprise avait alors acquis pour 2,6 millions$ une usine d’embouteillage à New York et injecté 3 millions$ dans ses installations en Mauricie. L’usine de Saint-Élie avait alors été agrandie de 15 000 pieds carrés et une nouvelle ligne d’embouteillage pouvant produire 1000 caisses de 12 bouteilles à l’heure avait été mise en fonction. Francine Lavoie prévoyait alors doubler son chiffre d’affaires.

Mais voilà que cet investissement est survenu quelque mois seulement après qu’une crise financière sans précédent ait secoué la planète à l’automne 2008. «Tous les problèmes découlent de là, soutient Mme Lavoie. J’avais obtenu du financement d’une banque mais elle a ensuite reculé en plein milieu du projet. Il a fallu se rabattre avec avec des prêteurs institutionnels comme Investissement Québec, FIER Mauricie et le Fonds Soutien Mauricie. Ils fonctionnent avec des taux d’intérêt de 15%. C’est impossible d’arriver dans ce contexte. Ce sont presque des taux usuraires quand on pense qu’on peut avoir une hypothèque à 2,5% ces jours-ci. On tire de la patte depuis ce temps-là.»

Rappelons qu’au printemps 2009, Les Sources Saint-Élie avait défrayé les manchettes parce que l’entrepreneur qui avait construit son agrandissement, Construction Steco, de Joliette,, menaçait de faire saisir l’immeuble parce que son client tardait à payer son dû qui s’élevait à environ 450 000$. La facture avait finalement été acquittée quelque temps plus tard.

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Une dernière chance avant la faillite

L’avis d’intention de faire une proposition, qui est en quelque sorte la dernière chance avant de déclarer faillite, accorde du temps explique la présidente. «Ça nous donne un délai pour redresser l’entreprise, rechercher du financement et renégocier avec nos créanciers. Puis s’ils sont d’accord avec notre proposition, on peut repartir avec les reins plus solides.»

À Saint-Élie-de-Caxton, les opérations se poursuivent comme de si n’était et personne n’a été mis à pied soutient Mme Lavoie. «Ce ne sont pas les clients le problème, c’est le manque de financement. Je pensais qu’avec les profits, je pouvais me rattraper mais ça ne va pas aussi vite que ça.» Par contre, la situation actuelle n’est pas sans conséquence. «On a des nouveaux contrats mais parce qu’on est incapable de payer nos fournisseurs, ils ne nous livrent pas la matière première dont on a besoin.»

Employant une vingtaine de personnes, Les Sources Saint-Élie commercialise de l’eau en bouteille sous son nom mais l’entreprise se signale surtout par ses clients prestigieux (Hugo Boss, Subaru, Porsche, Nikon, Lacoste, BMW, Ritz Carlton, Toyota, etc.) qui servent de l’eau de source de Saint-Élie dans leurs établissements sous leur propre étiquette. L’embouteilleur a également été récompensé par le passé, recevant entre autres le prix d’excellence Superior Taste Awards en Belgique en 2008.