Le projet de Nemaska Lithium présenté devant les manufacturiers

ÉCONOMIE. Le président chef de la direction de Nemaska Lithium, Guy Bourassa, présentait un calme et a livré une conférence avec une teinte d’humour devant une centaine de personnes des Manufacturiers de la Mauricie et du Centre-du-Québec vendredi dernier à l’hôtel Urbania de Trois-Rivières.

Même si la conférence se déroulait à Trois-Rivières, plusieurs personnes de Shawinigan s’étaient déplacées pour l’occasion, dont le maire Michel Angers.

«Avec seulement trois signatures pour la tenue de registre la semaine dernière, ça démontre l’appui des Shawiniganais et qu’ils ont fait le bon choix d’accueillir Nemaska Lithium. Nous avons la production des bornes électriques à Shawinigan, et avec l’entreprise, ça pourrait ressembler à un énorme écosystème. On peut se permettre de rêver!»

M. Bourassa a présenté le produit du lithium, en plus du projet de 500 M$ de la compagnie. «La mine de Whabouchi au nord de Chibougamau représente un investissement de 200 M$, tandis que l’usine commerciale à Shawinigan représente une somme de 300 M$, dont 25 M$ est destiné pour l’usine de phase 1. 190 emplois sont prévus à la mine, une quarantaine pour le transport du produit brut vers Shawinigan, et une centaine d’emplois à l’usine de transformation à Shawinigan.»

Le lithium n’est pas seulement lié aux batteries des véhicules électriques et des téléphones cellulaires, mais aussi pour la céramique, le verre, les graisses et les lubrifiants, la poudre métallurgique, l’industrie pharmaceutique, et d’autres usages. «Dans la chaîne d’approvisionnement, nous sommes le plancton dans l’océan. Mais la baleine a besoin de beaucoup de planctons pour survivre, image M. Bourassa. Ce n’est pas parce que les Chinois produisent du lithium que nous ne pouvons pas atteindre le prix de fabrication.»

D’ailleurs, Nemaska Lithium détient un procédé exclusif pour produire de l’hydroxyde et du carbonate de lithium de haute pureté, par l’électrolyse. «La course dans le monde repose sur qui détient les unités de lithium, et non la technologie», précise le président.

Guy Bourassa a expliqué la pertinence d’avoir déjà des bâtiments existants pour l’entreprise. Notre intérêt, c’est qu’on pourra garder l’usine de phase 1 après la construction de l’usine commerciale. Et l’usine phase 1 nous permettra de raccourcir les délais pour qualifier le produit. Les clients doivent avoir une période minimale de 12 mois pour leur analyse du produit. Alors, pendant que nous construirons l’usine commerciale, nous pourrons l’ajuster avec les demandes de nos clients. On prévoit entrer physiquement pour cette première phase d’ici 8 à 9 mois, et le démarrage de l’usine commerciale est prévu pour le deuxième trimestre de 2018. C’est un rêve de voir des installations déjà existantes.»

Le président de Nemaska Lithium a souligné que leur projet est le seul dans le monde à ne pas être attaché à un groupe qui contrôle le marché. «Il existe une pénurie de 100 000 tonnes dans les prochaines années, et les producteurs actuels de lithium ne peuvent pas répondre à la demande. Il devra y avoir de nouveaux joueurs, et nous sommes trois compagnies dans le monde qui ont obtenu le permis afin d’aller de l’avant.»

Comme cela a été fait pour la mine de Whabouchi, M. Bourassa a affirmé que l’entreprise a une stratégie locale tant pour la construction que l’exploitation de ses usines. «C’est une question économique et d’efficacité pour nous en maximisant la participation des gens locaux. Nous divulguerons le profil des emplois nécessaires d’ici 6 à 9 mois.»