Le nouveau défi de Tommy Grenier

Un peu plus d’un an après son accident d’avion lui ayant enlevé l’usage de ses jambes, le Shawiniganais Tommy Grenier a décidé de se lancer dans un défi de taille: terminer la 81e édition de la Classique de canots de la Mauricie avec son partenaire Sylvain McMurray. Le Fonds Anne McCormick viendra appuyer le duo dans sa préparation jusqu’à l’épreuve, qui se déroulera du 30 août au 1er septembre prochain.

Lorsque les dirigeants de la Classique de canots de la Mauricie ont approché Tommy Grenier pour lui proposer de prendre part à la compétition avant les fêtes, le principal intéressé n’a pas hésité à relever le défi. «Je n’ai jamais été un gars de canot, même si j’avais quelques amis qui en faisaient comme les frères Pellerin, Shane Lynch ou Christophe Proulx. Je m’étais souvent fait demander pour faire la Classique de canots en rabaska, mais mon intérêt était plus ou moins là. Lorsque Rachel est venue me rencontrer pour me parler du projet, j’ai immédiatement embarqué. Avant mon accident, je jouais au hockey et je faisais de la course. J’ai toujours fait du cardio et j’ai été content de retrouver une façon d’en faire avec le rameur. Il y a des jours où ça me tente moins, mais lorsque j’embarque dans quelque chose, je le fais à 100%», a raconté Tommy Grenier.

Celui qui espère pouvoir retrouver l’usage de ses jambes suite à son accident d’avion survenu en octobre 2012 sera appuyé par le Fonds McCormick dans son défi. «On s’occupera des démarches de l’équipe de A à Z, autant au point de vue monétaire que logistique. Lors de la Classique, deux kayakistes suivront et douze personnes s’occuperont des différents portages. Nous allons soutenir l’équipe techniquement et adapter les différentes sorties de l’eau avec les villes. C’est sûr qu’ils vont réussir», a lancé Rachel Frigon, administratrice responsable du Fonds Anne McCormick, qui a mentionné que le projet entre dans la nouvelle mentalité du conseil d’administration de la Classique de canots.

Une étape du processus

La tandem composé de Tommy Grenier et Sylvain McMurray en sera à sa première participation à la Classique de canots. «Notre but sera de faire la meilleure position possible. C’est vraiment là que se retrouve le défi à mes yeux. Je fais une heure de rameur par jour et je suis déjà rendu à 35h de fait depuis le début le mois de décembre. Mon objectif est d’atteindre le cap des 80h avant d’embarquer sur l’eau. À travers ça, je gagne en force et en équilibre avec mes jambes. Je ne mettrai jamais de côté mes jambes au profit du canot», a affirmé Tommy.

Lorsqu’il a entendu parler du projet, André Groleau a fait don de son canot à l’équipe #100. «Nous nous entraînons et habitons ensemble. Notre équipe s’est formée de façon naturelle. J’ai déjà fait un peu de rabaska, mais je peux vous dire que le rameur deviendra mon meilleur ami dans les prochains mois. Au niveau de la musculation, je ne suis pas inquiet, mais personnellement, le cardiovasculaire sera mon plus grand défi. Je prévois perdre une vingtaine de livres avant notre course», a mentionné Sylvain.

Ce dernier est impressionné par les progrès de Tommy Grenier, qui récupère peu à peu de la sensation dans ses cuisses. «Il a fait énormément de progression au cours des derniers mois. Faire du rameur démontre qu’il est en mesure de bien s’appuyer sur ses jambes. Mon principal but par ce défi est de remettre Tommy sur ses pattes. La Classique de canots fait partie du processus et j’ai toujours dit que ça se passe entre les deux oreilles. Les médecins lui ont dit qu’il n’avait que 5% de chance de récupérer l’usage complet de ses jambes. Sa force de caractère par rapport à sa situation est impressionnante».