Incursion dans l’univers des cimetières

CIMETIÈRE. Lieu de culte et de recueillement pour la population, les cimetières constituent aussi un univers fascinant et méconnu. L’Hebdo est entré en contact avec trois cimetières de Shawinigan, histoire d’en apprendre un peu plus sur la réalité de ses artisans.

Les urnes funéraires ont la cote

Datant du début des années 1900, le cimetière Saint-Paul de Grand-Mère contient plusieurs milliers d’êtres chers qui ont été mis sous terre. Rempli à pleine capacité, l’endroit dirige maintenant les familles du côté du cimetière Saint-Louis, toujours à Grand-Mère ou du cimetière de Sainte-Flore.

Plus loin, du côté de Sainte-Flore, le cimetière du secteur affiche un taux d’occupation autour de 60%. Avec la popularité des urnes funéraires, on ne prévoit pas remplir tout l’espace disponible. Plus spacieux, le cimetière Saint-Michel situé à Shawinigan-Sud n’est occupé, lui, qu’au 1/8 de sa capacité, selon l’administration. Il s’agit d’ailleurs de l’un des plus grands cimetières de la région.

«Le terrain est si vaste, on n’en verra probablement jamais le bout», précise la directrice générale Nicole H. Boisvert. L’endroit construit en 1953 inhume près de 200 corps par année pour un total de plus de 11 000 personnes inhumées depuis sa création.

La popularité de la crémation influence également le comblement des espaces pour l’inhumation dans les cimetières, car une urne nécessite beaucoup moins d’espace qu’un cercueil. À preuve, les colombariums se sont faits plus nombreux au fil des dernières années.

«Un espace temporaire est même dédié aux urnes à l’intérieur de l’église Saint-Paul. Il s’agit de l’ancien confessionnal», souligne Sylvie Racette, secrétaire du cimetière.

«La tendance est aux urnes depuis le début des années 2000. On est passé de 30% des familles qui choisissaient l’urne à 85% en 15 ans à peine», renchérit Mme H. Boisvert.

De plus en plus difficile de joindre les familles

Fait intéressant, la montée de nouvelles technologies comme le téléphone cellulaire complique maintenant la tâche des intervenants.

C’est que le numéro attaché au téléphone cellulaire change souvent avec le temps et la personne contact devient injoignable lorsque vient le moment d’approuver telle ou telle action.

«Il n’est pas rare que je ne sois pas capable de rejoindre les familles aujourd’hui, avec les cellulaires et les déménagements. Les gens oublient de faire le suivi auprès de nous et cela complique les choses pour la paperasse», s’entendent pour dire mesdames Racette et Boisvert.

Même son de cloche du côté de Jean-Guy Vincent, bénévole au cimetière à Sainte-Flore. «Ça arrive souvent qu’on ne connait pas la succession. On peine à trouver la descendance des clients, car les gens sont plus mobiles qu’avant!»

Pourtant, il est de la responsabilité de l’ayant-droit de maintenir son dossier à jour. Toutefois, la vie étant ce qu’elle est, il semble que près d’une personne sur trois soit maintenant impossible à rejoindre lorsque vient le temps de parler au nom du défunt.