Les couches lavables séduisent les nouvelles familles

FAMILLE. Adieu les épingles à couche! Les couches lavables n’ont plus rien à voir avec celles qu’utilisaient nos mères et nos grand-mères. Aujourd’hui, elles sont de retour et ces petits dessous écologiques aux motifs colorés séduisent de plus en plus de jeunes familles.

Dès l’annonce de leur premier bébé, Kathleen Inkel et son conjoint n’ont pas hésité à opter pour l’option écologique.

«J’ai commencé comme n’importe quelle maman à faire la tournée des magasins de maternité de la région. Rapidement, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas beaucoup de choix en ce qui concerne les couches lavables et commander en ligne n’était pas une option envisageable», a-t-elle indiqué.

Elle a donc dû se rendre à Montréal et Québec pour trouver des produits de qualité et surtout, de confection locale. Quelques mois plus tard, elle ouvrait sa propre boutique de maternité à Trois-Rivières.

Depuis, les futurs parents sont de plus en plus nombreux à passer la porte de la boutique Isis Zone Maternité afin de se procurer des couches lavables ou de s’informer davantage avant de prendre une décision. Couches jetables ou couches lavables? L’un est écologique et économique, alors que l’autre plus pratique pour les gens pressés.

Selon Kathleen Inkel, un enfant aura besoin d’environ 6000 couches jetables de la naissance à la propreté, une dépense qui peut frôler les 2 000 à 2 500 $. Or, l’achat d’un kit de départ composé de 24 couches lavables suffit pour atteindre la propreté et son prix varie entre 300 $ et 600 $, selon le modèle de dessous.

«Sur le coup, c’est vrai que cela peut représenter un gros montant pour les nouveaux parents, mais à long terme, c’est beaucoup plus économique. Si la famille entretient bien ses couches, elles peuvent même servir pour un deuxième enfant», a-t-elle souligné.

Des municipalités encouragent les parents

Pour encourager les parents à prendre un virage vert, plus de 250 municipalités au Québec offrent un incitatif financier avec des montants et des conditions variables. Dans la région, Champlain, Louiseville, Shawinigan et Saint-Élie-de-Caxton proposent ces subventions.

Résidente à Champlain, Kathleen Inkel a d’ailleurs pu recevoir un retour de 200 $ à la suite de l’achat d’un kit complet.

«Pour les parents qui désirent ou qui hésitent à se procurer un ensemble de couches lavables, ça leur donne un bon coup de pouce», a affirmé celle qui se réjouit de voir la Ville de Trois-Rivières envisager de faire de même.

Pas plus compliqué

Somme toute, les couches réutilisables présentent beaucoup d’avantages. Toutefois, encore faut-il que les parents sachent comment en faire l’entretien et les bons produits à utiliser.

À chaque nouvel acheteur, la propriétaire d’Isis Zone Maternité prend le temps de répondre aux 1001 questions des parents, en plus de faire un petit cours 101 pour débutants.

«Une fois que cela est bien assimilé, c’est aussi simple que de laver ses vêtements. Une couche, c’est une couche. C’est juste que celle-ci, on la lave», assure-t-elle. D’ailleurs, un petit feuillet se trouve au fond des dessous. «Lorsque vient le temps de changer la couche de bébé, il suffit de le jeter aux toilettes et le plus gros est fait», a-t-elle renchéri.

Pour ceux qui craignent que des odeurs dérangent, les couches souillées sont ensuite déposées dans un sac fermé qui emprisonne l’odeur le temps de faire une brassée de lavage.

Les garderies doivent changer

Un des freins aux couches lavables est les garderies qui n’acceptent pas toujours les couches lavables. Les familles sont donc dans l’obligation d’acheter des couches jetables pour leurs enfants la semaine. C’est une situation que déplore Kathleen Inkel.

Cette dernière estime que cela devrait être accepté partout, à condition évidemment que cela soit bien règlementé.

D’ailleurs, si la plupart des Centres de la petite enfance (CPE) contactées par TC Media n’ont pas d’enfants utilisant des couches lavables à l’heure actuelle, tous s’accordent pour dire qu’ils seraient ouverts à cette possibilité si certaines règles sont préétablies entre les familles et les éducatrices.

«Les garderies doivent elles aussi évoluer avec le temps», a déclaré la directrice générale du CPE Chez-moi Chez-toi, Lucie Allard.