Quand le rêve devient réalité

Il n’a pas encore son diplôme en poche, que voilà les plus grands créateurs de ce monde à ses trousses. Natif de Shawinigan, Markantoine Lynch Boisvert fait présentement sa marque à Paris auprès de la maison de couture Aline Ochoa en tant qu’assistant-designer et collabore également à la prochaine collection du célèbre… Louis Vuitton.

Si son parcours en fait rêver plus d’un, le designer de mode de 25 ans dit avoir fait sa chance. «J’ai passé des milliers d’heures à rechercher et à contacter les gens, j’ai mis mon portfolio en ligne, envoyé plus de 70 CV et des tonnes de courriels», raconte Markantoine en riant, lorsque joint par l’Hebdo.

Enfin, la chance lui sourit lorsque la créatrice mexicaine Aline Ochoa s’intéresse au travail du jeune homme. «Après deux entrevues par Skype, elle m’autorisait à devenir son assistant-designer pour sa nouvelle boutique de Paris en janvier. Après quelque temps, elle a confirmé vouloir prolonger mon stage en poste régulier», raconte-t-il.

Si ses semaines sont bien remplies à raison de près de 60 heures par semaine, le jeune homme se dit comblé. Ses principaux mandats: bâtir l’image et le développement de marque pour une soixantaine de boutiques de Victoria Herrera, une collection du groupe LVMH (Louis Vuitton, Moet et Hennessy), qui intègrera l’Asie.

Pour ce faire, Markantoine est appelé à voyager tantôt en Belgique, tantôt à Tokyo pour mettre la main sur divers matériaux ou encore assister à des défilés prestigieux. «L’image de marque, c’est un peu ma spécialité et j’adore le travail que je fais en ce moment! Aline m’a même déjà dit que j’avais une main incroyable», déclare-t-il, satisfait.

Mission: créer l’image de marque

D’ailleurs, c’est une illustration réalisée par le Shawiniganais qui fait office de pamphlet promotionnel envoyé à la presse de mode mondiale pour la collection hivernale d’Aline Ochoa. «Aline et moi avons une même vision et des intérêts similaires. On aime le Burtonesque (mot autorisé dans le jargon de la mode qui fait référence au style particulier du réalisateur Tim Burton) et le dark!»

Ainsi, le duo s’inspire beaucoup de photographies et de l’univers du célèbre Tim Burton pour donner un style unique à la collection à venir. Si le stress est au rendez-vous, il n’en demeure pas moins que le designer est conscient de vivre une étape cruciale de son parcours de créateur.

«Tu tentes de plaire, car tu côtoies des gens si importants. L’autre jour, je m’occupais des invitations pour un défilé et j’ai reçu des lettres signées de la part d’Anna Wintour et Emmanuel Alt, qui sont respectivement les éditrices des magazines de mode Vogue États-Unis et Vogue France!», indique Markantoine qui savoure encore cet anecdote.

Toujours en mode apprentissage, le jeune homme indique qu’il a cependant fait certains constats depuis ses débuts aux côtés de Mme Ochoa. «On doit parfois accomplir des mandats qui s’éloignent de nos goûts personnels. Il faut alors garder en tête que notre produit final plaira à la clientèle et ça, c’est un élément nous permet de continuer», observe-t-il.

Le vent dans les voiles, Markantoine Lynch Boisvert souhaite tout de même revenir au pays afin de compléter sa dernière année de baccalauréat à l’École Supérieure de mode de Montréal en y présentant sa dernière collection sous le nom de Lynch Adams.

«Ensuite, c’est ouvert. L’éventualité de collaborer à distance avec Aline Ochoa est sur la table. Sinon, ce sera un regard du côté de New-York ou de Londres», conclut le designer qui n’a pas fini de faire parler de lui.