L’enseignement d’une frontière l’autre

À l’aube de la prochaine rentrée scolaire, une famille de Saint-Georges-de-Champlain se prépare à vivre une expérience peu commune, celle d’une année à l’étranger, comme étudiants, mais aussi comme enseignants.

Dans quelques jours, Nancy Cadotte, Robert Lépine et leurs garçons Georges-Édouard et Christophe s’envoleront pour le continent européen. Pour la prochaine année scolaire, alors que les enfants étudieront dans une école de la France, eux, ils enseigneront à des élèves français.

«C’est une expérience extraordinaire, raconte Nancy Cadotte. L’enseignement, les voyages, la culture, tout nous permet de nous déraciner.»

C’est à la suite d’un voyage en France il y a quelques années qu’ils ont eu la piqûre. Par l’entremise de l’organisme Éducation internationale, ils ont tenté l’expérience une première fois en 2008-2009. C’est à Nîmes, dans le sud de la France, qu’ils avaient travaillé pendant toute une année scolaire, alors qu’une famille française vivait l’expérience contraire au Québec, simultanément.

«On échange tout. Nos maisons, nos voitures, nos travails, tout.», expliquent-ils.

L’expérience a été tellement enrichissante la première fois qu’ils ont voulu retenter le coup en 2012-2013. Cette fois, c’est en Normandie, dans une ville appelée Auzebosc, qu’ils séjourneront pour la prochaine année.

Un partage pédagogique

Enseignants au primaire, à l’école Antoine-Hallé et à l’école Dominique-Savio, Robert et Nancy sont à même de constater toutes les différences de culture entre les deux pays et de vivre un partage au niveau pédagogique. Car en France et au Québec, les stratégies d’enseignement sont complètement différentes. «Au Québec, dans notre système d’éducation, on travaille beaucoup avec les situations d’apprentissage, on développe des compétences. En France, l’enseignement est surtout axé sur les connaissances. Les jeunes possèdent énormément de connaissances générales, mais au niveau pratique ils ont plus de difficultés, expliquent-ils. On partage donc notre façon d’enseigner, de la manière dont on a été formés. Les enseignants français partagent aussi avec nous leur façon d’enseigner. Ça vient rétablir l’équilibre entre les connaissances et les compétences.» Mais au-delà de l’expérience professionnelle, la famille Lépine vivra un gros «trip» en famille. Voyages en Écosse, Portugal, Autriche, Suisse, Allemagne, Turquie, plusieurs destinations devraient figurer au programme pour la prochaine année. L’Angleterre étant tout près, de nombreux week-ends devraient se dessiner en ce sens également.

Un héritage à laisser aux enfants

Bien que l’expérience promette d’être riche pour les parents, les jeunes Georges-Édouard et Christophe ont aussi bien hâte de partir. Même s’ils avouent que leurs camarades de classe leur manqueront pendant la prochaine année scolaire, ils sont déjà impatients de rencontrer de nouveaux amis et de visiter d’autres pays avec leurs parents. Ils ont aussi bien hâte de retourner dans le sud de la France pour revoir tous ceux avec qui ils ont gardé contact depuis leur dernier voyage! Âgés de 12 et 14 ans, Christophe et Georges-Édouard traînent déjà avec eux un bagage impressionnant. Alors que plusieurs jeunes ne sont jamais sortis de la province, eux, ils se sont déjà ouverts sur le monde, ils ont côtoyé plusieurs cultures différentes, vu à quoi ressemble la pauvreté et tissé des liens avec des jeunes européens. Une expérience qui leur sera sans doute bénéfice pour toute leur vie.