Les clubs de golf doivent s’ajuster

GOLF. Le nombre de golfeurs est demeuré stable au cours des dernières années, mais le nombre de rondes jouées a considérablement diminué.

Selon ce que révèle l’analyse du potentiel du marché du golf au Québec qui a été déposé en septembre dernier, le nombre de rondes jouées a passé de 10 à 8,6 millions au cours des dernières années.

Les clubs de golf de la région n’y échappent pas, selon une enquête menée par TC Media, et les dirigeants doivent trouver de nouvelles façons pour attirer les golfeurs.

Offrir des forfaits

«On s’en ressent tous», admet Patrick Ladouceur dont la famille est propriétaire de trois terrains de golf, soit le Métabéroutin, à Trois-Rivières, le Du Moulin, à Saint-Louis-de-France, et le Sainte-Flore, à Grand-Mère.

«Les golfeurs recherchent maintenant des forfaits», observe celui qui offre maintenant le golf et la voiturette pour 30$ certains jours sur chacun de ses terrains. «C’est difficile avec des associations comme Tuango».

Au club de golf O’Loup, à Louiseville, et au club de golf de Grand-Mère, on s’en ressent également. «La clientèle est vieillissante et la relève n’est pas facile à aller chercher. Il faut être de plus en plus prudents lorsque nous faisons des dépenses», admet le directeur général des deux clubs, Guy Lefebvre.

Parmi les solutions retenues, il y a celle d’offrir cinquante abonnements de saison gratuits pour les golfeurs de moins de 18 ans par terrain, à condition qu’ils proviennent de la région immédiate, soit Maskinongé dans un cas, et le Grand Shawinigan, dans l’autre. «Ça nous aide à aller chercher des jeunes et créer l’habitude de jouer et ça amène les parents sur le terrain», explique M. Lefebvre.

À La Tuque, la clientèle avait subi une baisse lorsque l’usine RockTenn a amorcé les quarts de 12 heures. Depuis, c’est plutôt fixe pour ce qui est du membership, selon ce qu’observe le directeur général, Rodrigue Otis.

Pour attirer la clientèle, le club offre différents forfaits. Un prix spécial pour quarante rondes de neuf trous est offert. «Ça nous permet d’attirer plusieurs jeunes qui viennent jouer après le travail, à 16h, souligne-t-il. Nous sommes aussi associés avec des terrains de Shawinigan et Drummondville. Après 14h, pour 25$, nous avons une ronde et une voiturette pour deux.»

Créer des activités

Au Club de Golf Godefroy, du côté de Saint-Grégoire, un plan de relance a été amorcé il y a cinq ans, alors que la survie était de plus en plus incertaine. Parmi les objectifs fixés, on insiste pour créer des activités afin d’attirer les golfeurs.

Des activités d’initiation, incluant la location de l’équipement, le tout supervisé par un professionnel, sont offertes à un prix très abordable.

Une ligue des gens d’affaires a aussi été mise sur pied. «Ça permet de changer des traditionnels 5 à 7 et de faire du réseautage tout en jouant au golf», explique le directeur général, Louis Larose.

Au club de Golf de Gentilly, la situation n’est pas étant donné que le terrain était en reconstruction au cours des dix années. «Ça ne baisse pas, mais peut-être que notre croissance serait plus rapide», admet Yvon Crochetière.

Un «nouveau» douze trous

À Gentilly, on a décidé d’offrir la possibilité de jouer une ronde de 12 trous à ceux qui ont moins de temps ou pour qui c’est suffisant. «Nous aussi on innove!, souligne le directeur général de la coopérative. Le terrain nous le permettait, parce que le 12 arrive près du chalet. Nous n’avons eu qu’à construire un petit pont pour que les golfeurs reviennent par le 10.»