Le golf encore considéré comme snob

GOLF. Selon une récente étude de la Table de concertation des associations de golf du Québec, le golf souffre encore d’une image de «snobisme», entre autres en raison du fait qu’il s’agit d’un sport assez coûteux à profiter.

L’étude établit que la pratique du golf est encore jugée comme réservée à une certaine élite, les joueurs et ex-joueurs étant relativement nantis. D’ailleurs, toujours d’après cette étude, le golf est moins pratique par les plus jeunes, moins fortunés.

Cette étiquette qui colle au sport est bizarre, soutient Laurent Turcot, professeur d’histoire à l’Université du Québec à Trois-Rivières, compte tenu que le golf dérive d’un vieux jeu médiéval pratiqué à la campagne.

«Le golf est un dérivé de la soule, un vieux jeu médiéval qui consistait à frapper un ballon de cuir avec une crosse ou le pied. C’était un jeu populaire à la campagne. C’est vers la fin du 18e siècle que la structure du gulf est apparue, puis golf», explique-t-il.

«La légende urbaine que le nom du golf dériverait de l’expression Gentlemen Only Ladies Forbidden est fausse, mais ça a probablement contribué à l’étiquette qu’on a collée au golf. C’est à la fin du 19e siècle que le sport a hérité d’une étiquette aristocrate», ajoute-t-il.

C’est d’ailleurs à ce moment que se divise la pratique du sport, en général, entre deux entités: les professionnels et les amateurs. Les professionnels étaient les sportifs du peuple qui devaient être payés pour jouer afin de nourrir leur famille, tandis que les amateurs étaient les aristocrates qui avaient le temps de jouer pour le plaisir. Les Jeux Olympiques découlent de cette division.

«Je pense que cette étiquette et toute l’éthique qui entourent le golf font partie de l’identité de ce sport. Le golf perdrait son essence et son identité si ce n’était pas le cas», conclut M. Turcot.

Saviez-vous que… …le soccer et le rugby seraient également dérivés de la soule.