L’attitude positive de Nathalie Hamel

IRONMAN. Mère d’un fils autiste, Nathalie Hamel a perdu son mari d’une longue bataille face au cancer du cerveau en 2010. Quelques années plus tard, elle a décidé de se retrousser les manches et deviendra une femme de fer le 16 août prochain, alors qu’elle complètera l’Ironman du Mont-Tremblant.

Quelques années après le décès de son mari, la Shawiniganaise a joint les rangs des Demois’Ailes et de l’Équipe féminine des Défis du Parc. «J’avais besoin de rencontrer de nouvelles personnes et mon cercle d’amies a explosé. Je me suis retrouvée avec du monde sportif et souriant. Je dis parfois que ça m’a sauvé la vie. J’ai complété mon premier marathon en 2014, un an après avoir recommencé à faire du sport. Steeve connaissait ma famille depuis longtemps et m’a contacté pour me parler du projet Devenir Ironman. Il m’a tenu une heure au téléphone et j’ai accepté. Je crois que je n’ai réalisé l’ampleur du défi qu’en janvier», s’est-elle souvenue.

La chef d’équipe à Service Canada a toujours gardé la tête haute à travers les embûches qu’elle a dû contourner. «Au début, ma peur était la nage, mais j’ai été rassurée dans les dernières semaines avec nos entraînements dans le Saint-Maurice. Avant, je détestais ça et j’y allais à reculons. Je n’étais vraiment pas dans ma zone de confort, mais je commence à aimer ça. De novembre à mai, j’ai été blessée au piriforme, ce qui m’a empêchée de courir. Ma force est devenue ma faiblesse. Mon objectif est maintenant de terminer l’Ironman du Mont-Tremblant. Nous avons calculé que même en marchant, je devrais être en mesure de le terminer dans les temps».

Son attitude positive face à l’ampleur du défi (3.8km de nage, 180km de vélo et 42,2km à la course) devrait lui permettre de compléter cette ultime épreuve. «Je sais que je vais souffrir, mais j’ai vraiment une attitude positive et je ne chiale jamais. Je suis la fille qui a le moins de bagage dans le groupe et je suis toujours derrière, mais ça ne me dérange pas. Je suis convaincue qu’une fois là-bas, ce sera 50% entraînement, 50% mental», a-t-elle affirmé.

«C’est possible»

L’athlète de 39 ans a constaté qu’elle avait une influence directe sur les membres de son entourage au cours des derniers mois. «Mon fils est très fier de moi. Il n’hésite pas à parler de moi à l’école. Au bureau, plusieurs personnes me demandent des conseils pour commencer à courir, car elles ont le goût de bouger. Je dis souvent que je n’en connais pas tant que ça. Un article a été fait sur moi et a été envoyé à la fonction publique fédérale canadienne. J’ai reçu près de 100 courriels de personnes que je ne connaissais même pas. Je suis passée d’une fille qui avait de la difficulté à courir 2.5km à une marathonienne. Les gens voient que c’est possible».

En compagnie des autres membres de l’équipe Devenir Ironman et de son entraîneur Steeve Carpentier, elle s’est découvert une véritable passion. «C’est sûr que je refais le demi-Ironman l’an prochain. Je crois que j’aime assez ça pour aller à Hawaï à long terme. Steeve est vraiment à l’écoute de ses athlètes. C’est quelqu’un de très humain, qui ne te mets jamais de pression. Lors de notre camp à Tremblant, nous avons pu prendre une bière ou une coupe de vin. La discipline doit être présente, tout comme le plaisir».