Une expérience unique

CANOT. Plusieurs canotiers de la région ont pris part à la deuxième étape de la Triple couronne la fin de semaine dernière du côté du Michigan. L’Hebdo du Saint-Maurice a discuté avec Christophe Proulx, Mathieu St-Pierre et Philippe Ayotte à propos de leur expérience au pays de l’Oncle Sam.

Après avoir surpris avec Nick Walton l’an dernier, le canotier Christophe Proulx a de nouveau décroché la deuxième position au Michigan, terminant quelques minutes derrière Steve Lajoie et Andrew Triebold. «Nous avons pris la même stratégie. Nous ne voulions pas trop nous énerver pendant la nuit et faire de notre mieux le matin. Ça fait deux ans que nous prouvons que lorsque tu es en forme au lever du soleil, ça paye. Vers 3h du matin, je ne me sentais pas bien, mais nous n’avons pas paniqué. Lors de l’un de nos ravitaillements au matin, nous avons pris le temps de boire et manger et ça a bien été par la suite. Lorsque nous avons vu Math et Ryan, nous avons tout fait pour aller les chercher. Ils nous avaient battus à la fin juin à Detroit. Nous avions vraiment une cadence pour aller en avant», a raconté le jeune homme.

De son côté, Mathieu St-Pierre a dû se contenter d’une quatrième position avec son partenaire Ryan Halstead. «Notre stratégie n’a pas été optimale. Nous aurions aimé suivre Christophe pendant la nuit, mais vers 6h, nous avons décidé d’ouvrir la machine et nous nous sommes approchés à deux minutes de Lajoie/Triebold. Nous n’avons pas mangé beaucoup et même si nous avons gagné du temps, nous avons payé pour le matin. Ryan ne se sentait pas bien. Nous avons visé la première place et dans ce temps-là, ça passe ou ça casse. Nous avons été battus par de très bons canotiers. Il est vrai que nous aurions dû faire des ajustements, mais nous apprenons de nos erreurs. Nous visons la plus belle performance possible à la Classique de canots et s’il y a quelque chose avec la Triple couronne, ce sera un bonus supplémentaire», a-t-il affirmé.

L’athlète de Shawinigan a expliqué à quel point la course du Michigan est une épreuve unique. «C’est comme accomplir un Ironman. Je regardais les frères Ayotte avec leur père et j’avais la larme à l’œil. Peu importe leur position, ce sont tous des champions. Là-bas, le canot, c’est comme le hockey au Québec. Il y a des cartes de chaque canotier avec plus de cinq marathons à son actif. Tu signes des avirons, prends des photos, etc».

«Je me suis demandé ce que je faisais là»

Les frères Samuel et Philippe Ayotte ont pris la 47e position à leur première participation à la course du Michigan. «Ça a été complètement fou. Tu signes des autographes, les gens viennent te poser des questions et sont vraiment intéressés par ce que tu fais. Nous sommes partis en 54e position après le sprint et dans la nuit, nous étions entre le 36e et 38e rang. Vers 9h, une fois que le soleil était levé, j’ai commencé à rusher ma vie. Vers 10h, je me suis demandé ce que je faisais là. Je croyais que je ne me rendrais pas et pour me changer les idées, je chantais dans ma tête. Il y a eu des hauts et des bas, mais lorsque j’ai vu la ligne d’arrivée, c’est comme si je n’étais plus fatigué», s’est souvenu Philippe.

Ce dernier compte bien prendre part à nouveau à l’épreuve de 127 miles au cours de sa carrière. «C’est sûr que je vais la refaire un jour. J’ai dit à ma blonde que je devais l’amener voir ça, car c’était trop fou. Même si j’avais terminé 80e, ça ne m’aurait pas dérangé. Se rendre jusqu’au bout, c’est l’un des meilleurs sentiments que tu peux avoir. C’est un peu comme ce que tu vis à ta première Classique. Je n’ai jamais fait du sport de haut niveau. Lorsque tu reçois des messages sur Facebook qui disent que tu es une inspiration, c’est très spécial. Ça prouve que si tu veux, tu peux».