Des Olympiques spéciaux… pour des athlètes spéciaux

SPORTS. Dans les prochains jours, les Shawiniganais Stéphanie Plamondon et Richard Lavoie s’envoleront pour l’Île-du-Prince-Édouard pour vivre un rêve olympique.

Du 14 au 20 mai, ces athlètes de 40 et 46 ans vivant avec une déficience intellectuelle prendront part aux Jeux olympiques spéciaux de Summerside, dans la discipline des grosses quilles.

Aussi prestigieux que les Jeux olympiques que l’on connait, les Olympiques spéciaux s’adressent aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle. En plus d’avoir la chance de se dépasser dans leur sport, ces olympiens ont l’opportunité de vivre des moments forts en émotion et de se créer des souvenirs uniques.

Plus de 400 athlètes sont attendus à ce rassemblement d’envergure, où toutes les provinces du Canada seront représentées. La délégation québécoise compte 32 représentants, dont les deux Shawiniganais Stéphanie Plamondon et Richard Lavoie, ainsi que les Trifluviens Pierre Marchand et Nina Mercier. La chef de mission pour la province, Céline Gélinas, est également de Trois-Rivières.

«Il n’y a pas de limite d’âge pour faire partie des Olympiques spéciaux, indique M. Lavoie. Ça peut varier de 6 ans à 75 ans!» – Richard Lavoie

Déjà, d’avoir la chance de prendre l’avion, participer à des grosses compétitions et créer de nouvelles amitiés, c’est mission accomplie pour les olympiens. Mais lorsqu’en récompense, ils ont la chance de monter sur le podium, l’émotion et la fierté sont à leur comble. Cette grande fierté, Stéphanie et Richard l’ont tous deux déjà vécue et aimeraient bien la revivre à l’Île-du-Prince-Édouard la semaine prochaine.

Quel est leur objectif cette fois pour ces jeux? «Je vais faire mon possible, promet Stéphanie. Quand on me dit de viser dans le centre, je vise dans le centre!»

«Je veux gagner la médaille d’or!», confie pour sa part Richard.

Des olympiques spéciaux… depuis 60 ans

L’histoire des Olympiques spéciaux remonte à 1960. D’abord fondé aux États-Unis, le mouvement a pris de l’ampleur avec les années et compte aujourd’hui plus de 170 pays. Au Québec, les Olympiques spéciaux ont été fondés en 1981.

Au total, 17 sports officiels sont pratiqués à l’intérieur d’un réseau de compétitions annuelles, conçus pour tous les niveaux d’habiletés. Les athlètes sont aussi présents aux Jeux de Montréal, aux finales régionales et provinciales des Jeux du Québec et aux Jeux du Canada.

Dans la région, la section locale Centre-Mauricie est présente depuis 1992, sous l’initiative des parents de Richard, Roland et Madeleine Lavoie, et d’autres parents et bénévoles impliqués.

Tous les samedis matin, entre 45 et 50 personnes vivant avec une déficience intellectuelle se donnent rendez-vous à la Place Biermans pour jouer aux petites et grosses quilles. Également, l’association amène ses membres à faire des compétitions à l’échelle locale, régionale, provinciale, nationale et internationale. Richard Lavoie précise qu’il y a d’autres disciplines dans les jeux olympiques spéciaux, mais la section locale de Shawinigan se concentre uniquement sur les quilles, faute d’avoir plus de bénévoles pour en proposer davantage.

«On s’implique pour permettre à nos jeunes de pratiquer un sport et d’avoir quelque chose pour s’amuser», raconte la mère de Stéphanie, Danielle St-Amand.