(TRIBUNE LIBRE) En toute bonne foi

LETTRE OUVERTE. Depuis quelques jours, beaucoup d’informations circulent à mon propos à la suite de l’absence du Trou du diable de la Route des Brasseurs de la Mauricie. Je ne commenterai pas davantage le dossier, étant en attente d’une réponse à mon offre de rencontre afin de reprendre les discussions en comité de travail. J’écris donc cette lettre à titre personnel.

Pendant plus d’une décennie, en même temps que je gérais mes entreprises et élevais ma famille, j’ai milité pour émanciper la bière de microbrasserie afin que cette dernière puisse se rendre dans la main de celui ou celle qui la désire. Je l’ai fait individuellement, mais aussi à l’époque à travers l’Association des Microbrasseries du Québec où, avec mes confrères et amis, j’ai travaillé ardemment à faire évoluer les désuètes lois sur l’alcool de notre province. Il est donc normal de retrouver des articles dans les médias où j’émets mes opinions qui, d’ailleurs, n’ont pas vraiment changé depuis.

Ma volonté de travailler avec les gens plutôt que contre eux reste quant à elle toujours aussi inflexible.
Tout ce travail a porté fruit: on retrouve maintenant plus de 200 microbrasseries et les tablettes d’épiceries regorgent de produits, chose qui n’était pas du tout le cas il y a à peine 5 ans. La récente annonce de la modernisation des lois sur l’alcool est également une belle victoire célébrée par tous les détenteurs de permis du Québec.

Pendant ce temps, le Trou du diable a grandi et s’est répandu presque partout dans la province, dans un paquet de festivals et d’événements, d’épiceries, de dépanneurs, de bars et de restaurants, mais aussi ailleurs au Canada, aux États-Unis et en Europe. La récente affiliation à Molson Coors permettra à notre belle entreprise shawiniganaise de pénétrer des endroits où la bière de microbrasserie n’était jamais allée, pour le plus grand plaisir des amateurs et nouveaux adeptes de cette catégorie de produit. Déjà, on peut penser au Festivoix, Osheaga, HeavyMTL, le Centre Bell et le Grand Prix de Trois-Rivières qui a lieu présentement. Ce n’est qu’un début et je vois tout cela comme le commencement d’une belle et grande aventure. Simultanément, nous sommes partenaires majeurs de plusieurs événements où nous nous impliquons directement. Lors de ceux-ci, nous avons plus d’une fois sollicité l’aide de nos confrères microbrasseurs indépendants afin de nous prêter main-forte et de servir les assoiffés festivaliers d’une variété de produits dont on ne pouvait que rêver il y a une décennie.

Je vois d’un très bon oeil le futur de notre magnifique, fonctionnelle et performante brasserie! La soixantaine de gens qui y travaillent sont merveilleux, compétents et joviaux… Ce sont plus que des employés, ce sont des amis sur qui je peux compter et ils savent que c’est réciproque. Cet état de fait est précieux et là pour rester. Cette conjoncture de possibilités infinies et d’entreprise performante fait que, depuis le jour 1 de notre affiliation avec la plus ancienne brasserie en opération en Amérique du nord, je travaille avec André, mon collègue et ami d’enfance, à une importante phase d’expansion dont le conseil municipal de Shawinigan a approuvé la mise en branle le 17 juillet dernier. Il reste encore quelques ficelles à attacher, mais je peux vous affirmer que nous avons tous très hâte d’en faire l’annonce officielle.

Finalement, mon poste de Directeur des opérations et marketing me donne la liberté d’action essentielle à l’atteinte de nos objectifs tout en demeurant en accord avec mes valeurs et celles de mon entourage en tant que cofondateur du Trou du diable. Mes opinions et mes idées, je les partage à présent avec des décideurs de l’industrie et chaque jour, je découvre des personnes et des facettes fascinantes du vaste monde brassicole.
Certains parlent de révolution. Moi je parle d’évolution.

Isaac Tremblay,
cofondateur de la Microbrasserie Le Trou du diable, directeur des opérations et marketing, amateur de bière et fier Mauricien.