De l’ail d’ici dans votre assiette

AGRICULTURE. Saviez-vous qu’il existe un seul producteur d’ail biologique dans la région et qu’il réside au secteur de Saint-Jean-des-Piles à Shawinigan. L’Hebdo est allé à la rencontre de Benoit St-Aubin qui a lancé sa production de l’Ail du rang St-Olivier depuis 2011.

Pour une première fois cette année, l’Association des producteurs d’ail du Québec a mis de l’avant pour une première fois la Semaine de l’ail du Québec qui se déroule du 9 au 16 septembre. Différentes activités ou portes ouvertes sont présentées dans le cadre de cette semaine. Toutefois, Benoit St-Aubin a tenu sa journée le 1er septembre dernier. Mais il compte revoir la date l’an prochain pour faire concorder sa journée portes ouvertes avec la semaine de l’ail.

Étant libraire à Trois-Rivières depuis 1981, M. St-Aubin a acheté sa terre à Saint-Jean-des-Piles en janvier 2010, et il a commencé à produire cette plante en 2011. «Je me suis lancé dans cette aventure à cause de ma conjointe. Elle fait très bien à manger, mais elle rageait contre l’ail chinois qui ne goûte rien et qui germe rapidement. Je cherchais aussi quelque chose à faire pousser sur la terre et je me suis dit que ce n’était pas fou comme idée.»

N’ayant aucune expertise, M. St-Aubin s’est renseigné et il a commencé sa production en essayant, mais en réalisant aussi des erreurs. Au départ, il avait 500 plants.

Puis de 2012 à 2015, il a décidé de retourner sur les bancs d’école en suivant une formation permanente en agriculture biologique au Cégep de Victoriaville. Pendant ce temps, M. St-Aubin continuait à tenir sa librairie L’Excèdre à Trois-Rivières.

Contrairement aux autres producteurs d’aliments, c’est à l’automne que l’ail doit être planté puisque la plante a besoin d’une période de gel pour germer, ce qui survient au printemps. La récolte se fait à la fin de l’été.

C’est pourquoi M. St-Aubin conseille de conserver l’ail dans l’obscurité à un endroit peu humide. «Lorsqu’on sort l’ail du réfrigérateur pour une période, on voit les tiges se former pour la germination. L’ail du Québec peut se conserver de 6 à 8 mois en conservant ses propriétés et sa saveur.»

Petit à petit, l’homme qui a aujourd’hui 58 ans a augmenté sa production: de 500 plants en 2011, il est passé à 8000 l’année suivante, puis à 15 000, ensuite 35 000, 90 000 plants, avant de se stabiliser à 100 000 plants sur une superficie d’un hectare. Au fil du temps, il a ajouté de la machinerie, si bien qu’avec les années, il a investi 200 000$. L’objectif d’ici trois ans est de faire grimper sa superficie de production à deux hectares.

La particularité pour la production d’ail est le prix des semences. «Pour une superficie d’un hectare, ça coûte 20 000$ en semences. C’est pourquoi il n’y a pas de grandes fluctuations sur le prix de l’ail dans l’année et que ça coûte assez cher. L’objectif année après année est de garder le quart de ma production pour les semences, question de ne pas à avoir en en racheter. En plus, je sais que mes semences sont de bonnes qualités et qu’elles ne produiront pas de plants avec des maladies.»

Pour travailler au champ l’été, M. St-Aubin peut engager une dizaine d’étudiants, puis lors de la récolte, une douzaine de personnes peuvent travailler sur la terre.

Le producteur affirme avoir une belle réponse des épiciers du coin ainsi que de quelques restaurateurs qui achète l’Ail du rang St-Olivier. «On peut retrouver mon ail au IGA de Grand-Mère et de Shawinigan. Le Métro de Saint-Tite m’encourage depuis mes débuts.

Les restaurants Zélé à Sainte-Flore et le Goglu à Saint-Jean-des-Piles se procurent mon ail.»

Ail du rang St-Olivier

Un trésor caché à quatre pouces de profondeur

Enfoui sous quatre pouces de terre, dans les champs d’une dizaine de producteurs de la Mauricie, se cache un ingrédient précieux dont bien des plats ne pourraient se passer: l’ail!

Si l’on se fie au site d’Ail Québec, la Mauricie serait l’une des régions de la Belle Province à héberger le plus grand nombre de producteurs d’ail. Elle se situerait au quatrième rang, tout juste après la Montérégie, l’Estrie et Chaudière-Appalaches.

Dans la région, c’est dans la MRC de Maskinongé qu’il s’en cultive le plus. Tous les producteurs ne sont pas nécessairement répertoriés, mais selon les données disponibles, on évalue qu’environ 80% des producteurs mauriciens s’y trouvent, à Saint-Étienne-des-Grès, Charette, Yamachiche, Saint-Alexis-des-Monts, Saint-Paulin et Sainte-Ursule, notamment.

Cette culture gagne en popularité un peu partout au Québec. De 2003 à 2017, on serait passé d’une trentaine d’hectares à 190, selon des données diffusées récemment dans le journal d’information agricole La Terre de Chez Nous.

Aussi, on dénombrerait actuellement entre 250 et 300 producteurs à travers la province. Environ la moitié serait membre d’Ail Québec, une organisation née il y a cinq ans et dédiée à la promotion et à la valorisation de ce produit.

Gagnant de plus en plus ses lettres de noblesse, cette association vient d’ailleurs de mettre sur pied la toute première Semaine de l’ail du Québec, qui aura lieu du 9 au 16 septembre.

Le saviez-vous?

Il se cultive une cinquantaine de variétés d’ail au Québec.

La conservation de l’ail

Les bulbes d’ail se conservent de 3 à 10 mois, selon les variétés et les conditions d’entreposage. «Gardez les bulbes dans un endroit aéré, dans des paniers, des boîtes de carton ou des sacs de papier, jamais dans le plastique ni dans le frigo!», avertit Ail Québec.