Les règles du jeu

L’arbitre de la LNH Frédérick L’Écuyer redonne au suivant

ÉDUCATION.  Détermination, persévérance et dépassement de soi. Voilà trois valeurs qui ont permis à Frédérick L’Écuyer d’arbitrer au-delà de 660 matchs de la LNH et ce sont celles aujourd’hui qu’il s’efforce d’inculquer à un groupe d’élèves de 6e année de l’école La Providence.

Depuis quatre ans déjà, le Saint-Titien intervient périodiquement dans la classe de Pierre-Luc Piché, un ami d’adolescence avec qui il a toujours gardé contact. L’homme au chandail rayé profite des matchs qu’il officie au Centre Bell à Montréal pour revoir sa mère à Saint-Tite et visiter par la même occasion ses jeunes amis avec qui il entretient une correspondance électronique soutenue aux quatre coins de l’Amérique du Nord.

Lors de ses passages dans l’école de son enfance, il décerne trois trophées ornés d’une rondelle provenant d’un match de la LNH, chacun récompensant la détermination, la persévérance et le dépassement de soi d’un des élèves. «Cette collaboration, c’est Frédérick lui-même qui me l’avait proposée un 24 décembre à l’église de Saint-Tite, juste avant la messe des enfants, raconte Pierre-Luc Piché. C’est un gars qui a été élevé avec de bonnes valeurs par sa mère dans un HLM. Il ne manque jamais la chance de rappeler aux jeunes ses origines modestes, qu’il faut croire en ses rêves et ne jamais abandonner.»

Lors de ses passages dans l’école de son enfance, il décerne trois trophées ornés d’une rondelle provenant d’un match de la LNH.

Chine et JKF

À chaque mois, les élèves méritant reçoivent un certificat et sont invités à choisir l’une des rondelles que Frédérick ramène des parties auxquelles il prend part. La dernière visite de l’arbitre est survenue le 30 novembre dernier, soit deux jours avant que les Sharks de San Jose n’affrontent le Canadien à Montréal.

Les élèves avaient beaucoup de questions à poser à leur invité puisqu’ils ne l’avaient pas revu depuis qu’il avait arbitré au début de l’automne deux matchs en Chine opposant les Bruins de Boston aux Flames de Calgary.

«Frédérick nous envoie des images des endroits où il passe et par différents indices, j’emmène les élèves à deviner le nom des villes. L’autre jour, c’était une photo de l’endroit où Kennedy a été assassiné à Dallas en 1963.» La complicité entre l’arbitre et les élèves a même été soulignée cet automne lors d’un match diffusé sur TVA Sports. Juste avant de de déposer la rondelle pour la mise au jeu, L’Écuyer a touché avec sa main le sigle de la LNH cousu sur son chandail tel qu’il l’avait promis en signe de salutation à ses amis de Saint-Tite.

Le geste a été relevé par Renaud Lavoie et Patrick Lalime en direct. «Il est devenu le grand frère de tous, raconte Pierre-Luc Piché. Il a le tour d’être près des jeunes qui sont maintenant très à l’aise avec lui. Il nous parle des endroits où il est, de la misère de certaines personnes dans les grandes villes, de politique. Avec son travail qui l’emmène un peu partout, il côtoie des réalités qu’on ne voit pas chez nous. C’est une véritable fenêtre sur le monde qui s’ouvre dans la classe», termine Pierre-Luc Piché.