Aucune garantie de bois à l’usine Laurentide

FORESTERIE. La décision de fermer l’usine Laurentide par Produit forestier résolus (PFR) a été liée avec le manque de garantie du gouvernement du Québec d’approvisionner l’usine en bois.

Au Québec, l’ensemble de l’industrie forestière récolte 0,2% du bois de la forêt boréale. Pour imager le tout, les feux de forêt au Québec entraînent la perte de cette forêt de 1,5 à 2%. «Ce n’est pas le manque de bois le problème pour les compagnies forestières du Québec, c’est l’accessibilité à la ressource, soutient Karl Blackburn, directeur principal, Affaires publiques et relations gouvernementales chez PFR. À l’usine Laurentide de Grand-Mère, on n’avait aucune garantie de notre approvisionnement depuis l’instauration du nouveau régime forestier en 2013. Nous avions un volume de 50 000 mètres cubes de façon ponctuelle. En février 2014, le gouvernement du Québec avait engagé une garantie d’approvisionnement de 100 000 mètres cubes de bois pour l’usine, mais nous n’avons jamais obtenu cette garantie par écrit. Dans un contexte où année après année, il y a une réduction de la fibre, l’augmentation de son coût, et le marché en diminution, nous étions incapables de justifier un investissement à l’usine sans garantie. De là l’ambiguïté du nouveau régime forestier.»

PFR anticipait une augmentation du coût de la fibre de 20 à 30% avec le nouveau régime forestier. «Le sous-ministre Jean-Sylvain Lebel a confirmé nos inquiétudes lors d’une allocution à Montréal dernièrement en disant que le nouveau régime avait fait augmenter le coût de la fibre de 20 à 30%. Nous avons d’autres installations dans d’autres provinces au Canada, et c’est au Québec que la fibre est la plus chère. Le coût de la fibre doit refléter le marché et l’accessibilité doit être facilitée. Le gouvernement a entre les mains toutes les clés pour atténuer ça», ajoute M. Blackburn.