Gestion gouvernementale, vérité ou mensonge?

L’auteur de cette lettre est enseignant au Collège Shawinigan.

Selon le président du Conseil du Trésor Martin Coiteux, le modèle de la Société des Alcools du Québec (SAQ) est désuet et inefficace. Or la SAQ a vu ses revenus augmenter de 53% dans la dernière année et elle rapporte plus d’un milliard de dollars par année en vente, sans oublier plus de 600 millions en taxes perçues! Ces arguments sont donc faux.

Pourquoi mentir alors? Parce que M. Coiteux et M. Couillard appartiennent à un groupe de personnes qui croient que, dans la vie, il y a des riches et des pauvres et que les riches peuvent exploiter les pauvres. Ça s’appelle la loi de la jungle. Leur objectif est de privatiser tout et n’importe quoi dans le but d’offrir des opportunités de profit aux amis qui financent le Parti, on le sait maintenant, la Commission Charbonneau l’a démontré.

À les entendre, une privatisation n’augmenterait pas le prix des produits à la SAQ et ne baisserait pas les revenus de l’État. Alors dites-moi, si le privé doit faire de l’argent aussi, d’où viendra le 20% à 30% de profit?

La réponse: en pigeant dans les salaires et les conditions de travail des femmes et des hommes qui travaillent à la SAQ. Que sera la suite, fini les dépenses, fini les formations pour les personnes conseillères en vin. Avec le temps ça va devenir des «Mc Job» avec un taux de roulement élevé. Bravo!

Pour celles et ceux qui pourraient croire que les prix baisseraient, sachez que la Colombie-Britannique a procédé à une privatisation partielle et que, là-bas, les prix sont 10% à 20% plus élevés dans le privé que dans les succursales d’État. Par ailleurs, en Alberta aussi, ils ont privatisé et l’offre de produits est près de la moitié (16 037 produits) de ce qu’elle est au Québec (29 300 produits).

Conclusion, moins de répartition de la richesse, ou dit autrement, une plus grande concentration d’argent dans les poches des très riches qui vont acheter la SAQ. Que pouvons-nous faire, me direz-vous?

Dire au gouvernement qu’on n’est pas d’accord en appelant ou en écrivant à vos députés-es, pour leur dire que ce projet est insensé! Ça serait déjà un moyen, mais vous pouvez être imaginatifs.

Paul Lavergne, Enseignant au Collège Shawinigan.