Débat des candidats: des échanges corsés

ÉLECTIONS MUNICIPALES. D’un côté, Michel Angers devait défendre son bilan et il l’a fait de façon solide; le candidat François Bonenfant répétait les attaques contre le maire sortant; puis la candidate Judeline Corriveau est demeurée posée et respectueuse de ses adversaires.

C’est devant une quarantaine de personnes à l’Auberge Gouverneur que la Chambre de commerce et d’industrie de Shawinigan (CCIS) a présenté le débat des candidats à la mairie de Shawinigan. Toutefois, il ne restait qu’une poignée de citoyens dans la salle si on retirait des candidats comme conseiller ou les membres de la famille des personnes sur la scène.

Le débat a été animé par plusieurs attaques de François Bonenfant contre Michel Angers. Des paroles comme «vous vivez sur une autre planète» revenaient fréquemment.

Le modérateur Frédéric Laflamme, ancien animateur à la station régionale d’ICI Radio-Canada Première, a mené de main de maître le débat. À quelques reprises, il a dû ramener François Bonenfant et Judeline Corriveau à ne pas s’écarter de la question qui était pourtant précise.

Les finances municipales, l’égalité entre les secteurs, la création d’emploi, et bien entendu la dette ont été au cœur des échanges pendant la soirée.

En plus des blocs d’échanges et de discussion entre les candidats, la CCIS avait préparé des questions personnalisées pour chaque candidat.

La question pour le maire sortant Angers concernait la présente campagne sans affiche électorale. «Pourquoi vous n’en avez pas quand d’un autre côté, certaines personnes peuvent dire que vous faites beaucoup d’annonces?», questionne le président Mario Lamontagne.

«En 2013 je n’ai pas mis de pancartes. J’ai préféré faire du terrain. Lors des 8 dernières années, je me suis assuré d’être partout. C’est une question de choix, nous sommes à l’ère numérique et je considère que les médias sociaux sont d’excellents moyens de pouvoir se faire connaître. Mais j’ai dû respect pour les candidats qui mettent leur visage sur un poteau. Je rappelle aussi que c’est moi le maire de Shawinigan jusqu’à la prochaine assermentation alors c’est normal que je représente la ville pour des annonces», répond M. Angers.

Du côté de Mme Corriveau, la question portait sur la connaissance qu’elle peut avoir des organismes économiques, comme la candidate désire trouver des façons pour créer de l’emploi et attirer les jeunes familles.

«Quand je suis arrivé il y a 5 ans, il y avait le CLD qui n’existe plus. Le centre entrepreneurial a aussi changé depuis. Les connaissances que j’ai reposent sur mon expérience en éducation. Pour avoir étudié en économie et en fiscalité, mes emplois passés qui faisaient que j’étudiais les entreprises pour connaître leur viabilité. De voir le potentiel de l’entreprise, c’est mon expertise. Nous avons des entrepreneurs qui ont d’excellentes idées, mais parfois il manque la connaissance technique», répond la candidate.

Puis, la question à M. Bonenfant était de savoir s’il est «le candidat des mécontents». M. Lamontagne précisait qu’il entendait le discours de M. Bonenfant concernant les taxes trop élevées. «Est-ce que c’est le seul axe que vous apportez à la campagne ou est-ce que vous voulez apporter du positif au niveau de la ville?»

«Je pense que je peux apporter beaucoup de positif à la ville, indique le candidat Bonenfant. Oui les taxes c’est une chose qui est énorme et les gens n’ont pas les services en retour de leurs taxes. Ce n’est pas normal le déneigement qu’on a eu dans les deux dernières années. À la base, les taxes c’est pour donner des services aux citoyens. Une ville n’est pas supposée d’acheter des usines qui font faillite. Oui, il y a une grogne énorme. Les gens disent tous que M. Angers n’écoute personne.»

Le président de la CCIS a interrompu le candidat afin de revenir sur le positif qu’il pouvait apporter. «En travaillant ensemble et en étant positif. Il faut être à l’écoute des citoyens. La ville appartient aux citoyens et il faut leur redonner leur ville. Il faut travailler ensemble et je suis numéro 1 pour ça», ajoute M. Bonenfant.

Le président de la CCIS Mario Lamontagne s’est dit heureux de voir la tournure du débat. «C’est clair qu’on aurait aimé une participation publique plus grande. La question que je me pose: est-ce que les gens considèrent que l’élection va dans un sens unique et n’ont pas besoin d’avoir d’autres informations? Notre rôle était de créer l’événement, il est diffusé sur les ondes de Cogeco et sur notre page Facebook. Je suis vraiment fier du débat et de la qualité des échanges. Il fallait même que je me pince parfois pour ne pas intervenir. C’était intéressant.»

Il est possible de visionner le débat sur la page Facebook de la CCIS.