L’impact des stratégies de ravitaillement

CLASSIQUE. Un important changement dans les règlements de la Classique pour les C2 pourrait bien jouer des tours à certains duos, alors que pour la première fois, les ravitaillements pour les canotiers ne se feront plus sur l’eau, mais sur le bord de la rivière à des endroits précis lors des tours de bouées.

Les organisateurs de la Classique de canots ont avancé plusieurs raisons afin d’expliquer ce changement important. «Ça sera certainement une année de transition comme plusieurs équipes ne savent pas comment ça va se passer. Plusieurs Américains nous ont dit que c’était une bonne chose puisque ça diminuait les frais de transport pour eux, et une journée de moins en frais comme ils ne sont plus obligés d’être à La Tuque le vendredi», explique le directeur compétition à la Classique, Dominic Thibeault.

«Aussi, contrairement à la course du Michigan et de Cooperstown, la rivière suit une route principale avec la 155. On a eu une demande de la Sûreté du Québec de pouvoir mieux contrôler le trafic. Ça causait une certaine problématique avec la vitesse et les stationnements des ravitailleurs qui veulent faire vite. Aussi, les gens ravitaillaient un peu partout, et dans les dernières années, il y a eu plusieurs ventes de terrains. Nous avons eu des commentaires de résidents qui étaient négatifs. On devait trouver une façon de contrôler les points de ravitaillement. Il fallait aussi pouvoir assurer une sécurité des ravitailleurs qui ne sont pas tous habiles dans un canot. C’est la Classique qui est responsable de la sécurité sur l’eau», poursuit le responsable de la compétition.

La stratégie

Certains canotiers ont laissé entendre qu’il y aurait une stratégie importante désormais pour les ravitaillements. Un tandem pourrait décider de commencer plus chargé afin d’éviter l’arrêt lors d’un ravitaillement.

«Les canotiers devront obligatoirement passer dans la zone des bouées pour les ravitaillements, mais ils ont le choix de ravitailler ou non. Ça sera intéressant de voir quelle équipe partira avec un canot plus lourd pour éviter un ravitaillement. Un peu comme une course de Formule 1 avec les arrêts aux puits. Ça sera aussi des sites d’observation pour le public», image Dominic Thibeault.

L’Hebdo a communiqué avec certains participants afin de connaître leur opinion sur le sujet.

«Je trouve que c’est une bonne idée pour aider les ravitailleurs. Ils seront moins stressés sur la route. Aussi, ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise d’embarquer dans un canot pour aller ravitailler», commente Mathieu Pellerin, qui fait un retour en C2 cette année avec Matt Meersmans.

Même son de cloche pour Samuel Frigon. «C’est une bonne chose.  Aucune équipe ne sera pénalisée par le nouveau règlement et ce sera plus facile pour toutes les équipes de se trouver des ravitailleurs. En plus ça rapproche les spectateurs de la course, car ça nous force à aller sur le bord de la rivière.»

L’ancien canotier et qui a déjà ravitaillé son frère Guillaume, Frédéric Blais, ne voit pas ce changement du même œil. «J’étais président de l’ACCQ en 2009, et ce point-là sur les corridors pour les ravitaillements on en parlait. Ce que j’aime moins, c’est d’obliger les gens à se ravitailler dans ce corridor. Ça enlève un aspect stratégique. La course sera plus serrée parce que les équipes de tête ne pourront plus s’échapper comme tout se fait à la même place. C’est un avantage pour les équipes moins rapides. Je ne crois pas que des équipes choisiront de partir avec plus de matériel parce que le poids du canot est tellement important. Ça sera sûrement plus excitant pour les spectateurs.»