Des collectionneurs passionnés et… timbrés

COLLECTION. C’est un secret bien gardé, presqu’autant que les milliers de petits bouts de papier précieusement rangés dans les albums: Shawinigan possède un regroupement de passionnés de timbres depuis cinq ans.

Le Club de philatélie Henri-Paul Robitaille (CPHPR) a été fondé en 2016 par Sylvain Robitaille qui lui a donné le nom de son grand-père, un réparateur de vélo sur l’ancienne 5e avenue à Shawinigan-Sud qui a cultivé cette passion sa vie durant.  Avant que la pandémie ne vienne chambouler leur routine, la quinzaine de membres se réunissait le premier samedi du mois dans l’ancienne boutique de M. Robitaille.

«On apporte une partie de nos timbres. On partage des informations, on échange des pièces. Chacun a ses intérêts complémentaires», explique Louis Cantin, un philatéliste qui a hérité de la collection amorcée par son grand-père il y a plus de cent ans.

En 1946, Postes Canada émettait un timbre avec une illustration du barrage La Gabelle.

«Il a participé à la Première Guerre mondiale. Il a entretenu une correspondance avec des Français. Il avait aussi deux frères qui ont émigré aux États-Unis durant la Grande Dépression. Sa collection était donc composée de timbres du Canada, mais aussi de la France et des États-Unis.»

À ses côtés, Normand Roussil est tout aussi enthousiasmé lorsqu’il parle de son passe-temps. «J’avais une collection quand j’étais jeune. Je l’ai vendu au début de la trentaine, mais je m’y suis remis il y a quelques années. Au-delà de la valeur du timbre, c’est la beauté de l’illustration, mais aussi la culture et l’histoire derrière l’image qui est intéressante à découvrir», explique-t-il. «Avec les timbres, tu apprends à connaître les capitales des pays, les anciens dirigeants, les chercheurs, les artistes et les scientifiques de renom.»

Collectionner par thématique

Il est pratiquement impossible de collectionner les timbres du monde entier tellement la somme à réunir est considérable. Les deux philatélistes suggèrent donc pour trouver un défi réaliste de se limiter à quelques pays ou un thème. Normand Roussil par exemple a monté des albums dédiés spécifiquement aux papillons et au hockey. Membre du Club de train miniature de Shawinigan, il est à assembler un autre réservé celui-là aux chemins de fer et aux wagons dans le monde.

Louis Cantin de son côté continue le travail amorcé par son grand-père maternel. Il a pratiquement tous les timbres émis par Postes Canada depuis 1930, en version neuve et oblitérée. «C’est sûr que tu dois faire attention parce que c’est une passion qui peut devenir dispendieuse. À un moment donné, tu dois te demander à quel moment tu arrêtes», raconte celui qui achète et vend des timbres sur la plateforme Ebay, un incontournable pour les philatélistes amateurs.

Et qu’est-ce qui fait la valeur d’un timbre ancien par exemple? La rareté bien entendu d’abord. Le timbre canadien de 1¢ du roi Edouard VII de 1903, imprimé près de 1,5 milliard de fois, vaut aujourd’hui 2,30$ en bonne condition. Le même monarque, sur un timbre d’une valeur de 20¢ en 1904, vaut environ 100$ parce qu’un peu plus de 3 millions d’exemplaires étaient en circulation à l’époque.  «Et puis il y a quelquefois des erreurs d’impression, une dentelure particulière, une couleur manquante qui vont donner de la valeur au timbre», spécifie Normand Cantin

«Au final, tu ne te montes pas une collection pour faire de l’argent. Ça vaut de l’argent bien sûr parce que tu en as dépensé un paquet mais en premier lieu, tu le fais parce que tu aimes ça», termine-t-il.

Pour adhérer au Club de philatélie Henri-Paul Robitaille, on peut rejoindre Sylvain Robitaille au 819 536-5801 ou cphpr@cgocable.ca

Quelques timbres canadiens d’inspiration régionale…

  • Barrage La Gabelle
  • 1998 NCSM Shawinigan
  • 2000 Jacques Plante