Le portage de la promenade manquera aux canotiers

CANOT. Sans aucun doute, le portage de la promenade du Saint-Maurice tout juste avant la fin de la deuxième étape à Shawinigan est le cœur de la Classique de canots. Par centaine, les gens hurlent à plein poumon afin d’encourager les canotiers qui défilent sur la promenade. Le scénario sera fort différent cette année alors que ce populaire portage a été mis à l’écart de la compétition pour éviter les rassemblements.

Pour les canotiers, même si cette petite course intense arrive en fin d’étape, la majorité des athlètes savourent ce moment.

« Pour moi, le portage de la promenade c’est un boost d’adrénaline, exprime Guillaume Blais. Tu vois beaucoup de monde, et tu entends des cris. C’est rare dans la saison de canot que tu passes devant autant de monde. Il y a un niveau d’adrénaline qui ressort, et tu sais qu’il te reste juste 15 minutes à ramer. Je comprends qu’avec les mesures sanitaires, c’est un autre monde et la Classique a dû faire un choix pour limiter le nombre de personnes. Je suis content de faire la Classique cette année. J’aime mieux faire la Classique sans le portage de Shawi, qu’il n’y ait pas de Classique du tout. C’est le fun d’avoir le portage, mais j’aime mieux faire la Classique. »

Concernant les mesures sanitaires, Guillaume sait que les canotiers sont entre bonnes mains avec le travail réalisé par directeur général Dominic Thibault, qui est le coordonnateur de la clinique de vaccination dans la région.

Dominic Chamberland abonde dans le même sens que Guillaume Blais. « C’est dommage parce que le portage de la promenade est un beau happening, j’aime mieux pas avoir de portage que de ne pas avoir de Classique. L’an passé il n’y a pas eu de Classique, et on a perdu un peu de monde. Personnellement, les portages je n’aime pas ça, mais celui de la promenade je l’aime. C’est un beau rush d’adrénaline et tu es même capable de reconnaître de ton monde. Ça donne un boost d’énergie, surtout lors des dernières années quand on partait de Mattawin et que la deuxième étape était plus longue. »

« On est tous content du retour de la Classique, souligne d’entrée Éric Gagnon. On s’entraîne fort chaque année et on sait qu’on ne s’entraîne pas dans le beurre cette année. C’est plate pour le portage de la promenade, mais on n’a pas le choix avec les conditions qu’on a. Il va me manquer cette année parce que ça donne un boost de voir la foule. C’est impressionnant de courir là! C’est l’adrénaline au fond! C’est un peu comme à La Tuque avec les tours de bouées sur le bord avec la foule. On n’oublie pas ces moments. »

Le vétéran Guy Rousseau avoue qu’il n’a plus les meilleures jambes, mais qu’il affectionne le portage de la promenade. « Pour beaucoup de monde, c’est un bout de la Classique qui est important. Tu passes dans le monde et tu es vraiment soulevé! Tu retrouves tes jambes avec un gros boost. Mais c’est comprenable avec les mesures sanitaires de ne pas voir un gros rassemblement de monde. C’est un mal pour un bien, on n’a pas de portage, mais on a une Classique! »

« C’est sûr que j’aime ça courir sur la promenade parce qu’il y a bien du monde. Ça nous boost, exprime le vétéran René Joly. Je ne suis pas un maniaque des portages, mais celui-là je ne le haïe pas. Par exemple, le portage à Grand-Mère c’est plus dur pour moi à mon âge, mais celui de la promenade, on ne le sent pas. On dirait que je redeviens plus jeune », répond-il en riant.

Samuel Frigon est le plus nuancé des canotiers à qui nous avons parlé. Avec moins de préparation cette année, il aurait savouré le retour de la Classique peu importe le parcours. « J’aime mieux une Classique comme ça comparativement à l’an passé avec seulement une course de 2 heures à Shawinigan. J’ai hésité à faire la Classique cette année, alors j’ai un peu moins d’intérêt pour le format. Par contre, c’est plate pour ceux qui font leur première Classique de ne pas avoir de portage sur la promenade. Je me rappelle encore du portage à Shawi à ma première Classique. Mais à ma 10e Classique, ça va juste finir plus de bonne heure sans portage et tour de bouées, ajoute-t-il en riant. En autant qu’on ait une Classique qui part de La Tuque et qui finisse à Trois-Rivières avec trois belles étapes. »