Atlantica ou la démesure d’Heidi Levasseur

EXTRÊME. À un peu plus de six mois du coup d’envoi de son aventure  »Atlantica », Heidi Levasseur  annonçait ce mardi un partenariat avec Le Trou du Diable.

Surnommée la Sirène du Québec, la Trifluvienne d’adoption envisage de devenir le premier être humain à traverser l’océan Atlantique à la nage, du Sénégal, en Afrique,  au Brésil, en Amérique du Sud. Un périple de 3000 km qu’elle entreprendra au début du mois de décembre.

«Au Trou du Diable (TDD), nous sommes des rêveurs, a expliqué l’un des quatre cofondateurs, Franck Chaumanet. Alors, si on peut aider Heidi à réaliser le sien, on va le faire.» Dans un premier temps, une soirée-bénéfice sera tenue en présence d’artistes et humoristes le 23 mai au Salon Wabasso de la Shop du TDD. Des billets au coût de 25$ sont disponibles auprès de la nageuse ou en ligne sur son site web www.heidilevasseur.ca

Même si le défi semble démesuré pour le commun des mortels, Heidi Levasseur affirme être plus préoccupé présentement par tous les à-côtés logistiques de cette aventure que par son programme d’entraînement. Parmi les événements auxquelles elle prévoit prendre part cet été figure la traversée du lac Saint-Jean les 19 et 20 juillet. L’aller-retour de ce plan d’eau représente une balade de 64 kilomètres pour la nageuse.

Une chanson et des projets environnementaux

L’annonce du partenariat avec la microbrasserie shawiniganaise a été l’occasion de dévoiler la chanson  »Atlantica », de l’auteur-compositeur-interprète trifluvienne Andréanne Martin. Puisque son projet vise à conscientiser la population à l’importance de préserver l’écosystème des océans, Heidi Levasseur a lancé une invitation aux écoles de la Mauricie a organiser des initiatives environnementales qu’elle entend diffuser sur son site web durant son périple océanique.

Environnement Canada est également associé à l’aventure alors que des scientifiques suivront l’athlète en temps réel. «Pour une nageuse, il est primordial de connaître la direction et la force des courants. Si je nage à 4 km/h et que je suis contre un courant de 4 km/h, je fais du surplace», explique-t-elle.

Attention aux requins… et aux galères portugaises

Dans l’Atlantique, Heidi Levasseur composera avec une eau salée. Si cela représente un avantage pour le corps qui flotte davantage qu’en eau douce, cela devient un inconvénient en cas de coupure qui prendrait alors plus de temps à guérir. Autre élément à prendre en compte: les requins. «Je devrai porter un bracelet qui émet des ondes électromagnétiques qui va les éloigner», mentionne la nageuse qui ne semblait pas s’en faire outre-mesure avec ces féroces poissons.

L’autre créature marine dont devra se méfier la native de Cap-Rouge est la galère portugaise. Semblable à une méduse, elle traine de multiples filaments pouvant atteindre 50 mètres et dont le contact avec la peau est extrêmement toxique. C’est pourquoi Heidi Levasseur portera une combinaison pour se protéger.

La seule autre personne à revendiquer l’exploit d’une traversée de l’Atlantique à la nage est le Français Benoit Lecomte. En 1998, il avait mis 73 jours pour parcourir 5980 kilomètres entre le Massachusetts, aux États-Unis, et la Bretagne, en France. L’événement n’a jamais été homologué puisque le nageur, équipé de palmes dans les pieds et les mains,  prenait ses pauses sur un voilier qui continuait d’avancer entre temps. Dans le cas d’Heidi Levasseur, grâce à un GPS qu’elle portera, elle reprendra son périple à l’endroit même où elle se sera arrêtée la veille pour se reposer dans un kodiak. Si tout va bien, elle devrait arriver au Brésil vers le mois d’avril ou mai.

En chiffres

  • 150 jours de nage
  • 800 heures de natation
  • 3000 km
  • 72 coups de bras à la minute