Billy Arcand ou la passion du hockey

Quiconque était un amateur de hockey en Mauricie dans les années 1940 et 1950 se rappellera du nom de Maurice Arcand, mieux connu sous le sobriquet de Billy.

Joueur talentueux contraint de travailler en usine pour éviter la conscription lors de la 2e guerre mondiale, Billy Arcand n’a jamais eu la chance de montrer son talent dans la LNH comme le feront quelques années plus tard d’autres Shawiniganais comme Marcel Pronovost, Jacques Plante et André Pronovost.

Malgré tout, ce petit défenseur ne craignant pas le trafic — 5 pieds et 7 pouces pour 175 lbs — aura affiché avec fierté ses racines shawiniganaises tout au long de sa carrière professionnelle qui l’a amenée à évoluer au Québec, dans les Maritimes et aux Etats-Unis, notamment quatre saisons pour les Reds de Providence, dans la Ligue Américaine de Hockey.

Pour son petit frère Jacques, qui vient de lui consacrer un livre retraçant tous les détails de sa carrière, Billy, c’était l’idole de toute la famille Arcand et du voisinage.

C’était celui dont on s’informait religieusement du rendement durant la saison de hockey; celui à qui on aimait parler durant l’été alors qu’il revenait dans son coin de pays parce que le hockey ne faisait pas encore vivre son homme à cet époque — même si les Reds de Providence lui consentirent un boni de 2000$ en 1947 à la signature de son contrat.

Plus vieux garçon d’une famille de treize enfants, Billy Arcand aura toujours préservé l’admiration que lui portait son entourage en rapportant de ses voyages des cadeaux (rondelles, hockey et billets) et en ne négligeant jamais d’envoyer des cartes postales et des objets souvenirs des différentes villes qu’il visitait. Évidemment, un homme aussi fier de ses origines suscitait un événement lorsqu’il venait jouer à l’aréna de la rue Broadway pour un club adverse. Ce qu’il fit à plusieurs occasions en 1950-1951 alors qu’il évoluait pour les Saguenéens de Chicoutimi, de la Ligue de hockey senior du Québec.

Une parenthèse toutefois puisque Billy Arcand a eu le privilège de jouer quatre saisons dans l’uniforme des Cataractes de Shawinigan, avec notamment le fameux trio de hockeyeurs noirs (les frères Herbie et Ossie Carnegie ainsi que Manning McIntyre) en 1944-1945.

Aujourd’hui âgé de 85 ans et demeurant toujours chez lui sur la rue Spruce, à Shawinigan, Billy Arcand demeure le témoin d’une époque difficilement inimaginable pour les hockeyeurs professionnels des années 2000. On devine à la lecture de sa biographie que le hockey pratiqué à cette époque était davantage une affaire de passion que de business.