Dans le temps des Fêtes, c’est la sécurité avant tout!

ALCOOL AU VOLANT. Bertrand Godin est instructeur à l’École nationale de police du Québec, pilote et analyste de courses de Formule E. Depuis 4 ans, il joint l’action communautaire de la brasserie Labatt qui s’est engagée à encourager une consommation responsable tout en donnant un coup de pouce à Opération Nez rouge.

Le message que Bertrand Godin souhaite envoyer en cette période des fêtes est pour rappeler aux gens de se préparer lorsque vient le temps de célébrer afin de contrer l’alcool au volant. « Il faut se préparer, parce que le jugement est toujours meilleur avant d’avoir consommé qu’après! Ça s’appelle de la planification! », lance M. Godin. On peut opter pour un taxi, Nez Rouge, ou encore pointer un conducteur désigné. « En passant, le conducteur désigné n’est pas celui qui a le moins consommé, c’est celui qui n’a pas consommé! », nuance M. Godin.

Il est aujourd’hui connu que conduite automobile et alcool ne font pas bon ménage. « Du moment où on consomme de l’alcool, notre jugement prend le bord et on devient un peu inconscient de la situation. On parle souvent du 0,08, mais il ne faut pas sous-estimer l’impact que peut avoir un verre d’alcool mélangé à de la fatigue, à des médicaments, ou même à certaines drogues qui sont légales aujourd’hui », nuance M. Godin.

L’instructeur explique que ce mélange dérange la vision et l’attention, brouille le jugement et ralentit le temps d’analyse et de réaction face à une situation problématique. « C’est dangereux si on n’a pas tous nos sens », ajoute-t-il.

« Il n’y a pas de chance à prendre et trop de gens se sont fait piéger en prenant un verre, deux verres, trois verres. Ils se disent : Je suis correct, je me sens bien. Ces gens qui ne se sentent pas saouls prennent la voiture, se font prendre dans un barrage et restent surpris d’avoir atteint le 0,08, et surpris aussi de toutes les conséquences négatives que cette décision engendre ». Dans le cas le moins grave, on parle d’une arrestation pour conduite avec facultés affaiblies, mais lorsqu’il y a un accident causant des blessures ou la mort, on se dirige plutôt vers des accusations criminelles et des conséquences psychologiques à long terme.

Bertrand Godin mentionne qu’heureusement, ces situations arrivent de moins en moins grâce à la sensibilisation et la prise de conscience qui se font depuis quelques décennies, un travail de longue haleine, mais une seule collision restera toujours une de trop.

« On pense toujours que ça arrive juste aux autres, jusqu’à ce qu’un jour, l’autre, c’est nous ».

La conduite hivernale

Il ne faut pas oublier de prendre en considération un facteur important qui influence la conduite automobile à cette période de l’année : l’hiver! « On est dans un secteur de la planète où les conditions changent radicalement et où la conduite devient ultra complexe », affirme Bertrand Godin.

Il est donc important de s’adapter à ces conditions, et ça commence en s’assurant d’avoir une bonne visibilité en remplissant son réservoir de lave-glace et en déneigeant convenablement sa voiture. « La conduite, c’est 40% nos connaissances directement liées à notre sens de l’observation, un autre 40% de facteurs humains (fatigue, anxiété, la pression exercée par les autres), et 20% de technique de conduite », explique M. Godin. Par exemple, lorsque nous roulons à 100 km/h sur l’autoroute, on se retrouve en situation d’équilibre, c’est-à-dire dans une situation sans accélération, sans freinage et sans virage, alors on perd un peu conscience de ce que la route offre comme performance. Bertrand Godin conseille notamment de profiter de l’absence d’autres véhicules à proximité pour pratiquer quelques freinages afin de tester l’adhérence de la route et, ainsi, s’éviter bien des ennuis! « Et pour exercer ce genre d’exercice, ça nous prend toutes nos facultés! », rappelle-t-il.

« Passez de joyeuses fêtes en toute santé avec ceux que vous aimez, pour le plus grand nombre d’années possible! », conclut l’instructeur.