Le DigiHub Shawinigan, ça fait quoi?

ÉCONOMIE. Question de connaître l’évolution du DigiHub Shawinigan, l’Hebdo s’est entretenu avec le directeur général Philippe Nadeau.

Le DigiHub a été créé en 2014. Ses activités ont commencé au début de l’année 2015 lorsque Philippe Nadeau a été nommé directeur général. «C’était vide au deuxième étage et il n’y avait aucune entreprise. Ce n’était pas facile au départ parce qu’on voulait faire du DigiHub un incubateur pour les jeux mobiles et sérieux. Finalement, ce n’était pas très attractif. On a dû changer de vocation rapidement et j’ai fait la suggestion au conseil d’administration d’y aller avec des pôles spécialisés», explique le directeur général Philippe Nadeau.

Il faut savoir que le DigiHub Shawinigan est un organisme à but non lucratif (OBNL) dont les décisions sont prises par un conseil d’administration.

La toute première entreprise à s’installer au DigiHub a été REZO, qui s’est spécialisée dans la gestion corporative des médias sociaux. «C’est un beau succès, au départ elles étaient trois et aujourd’hui, elles sont une dizaine», ajoute M. Nadeau.

Comment fonctionne le financement du DigiHub? «La Ville est propriétaire de la bâtisse avec la Société de développement de Shawinigan (SDS). On n’est pas encore au seuil de la rentabilité, mais en aménageant les 15 000 pieds carrés qui nous restent, on sera en mesure de se financer par nos revenus de location de locaux.»

Il faut savoir que le DigiHub reçoit aussi des subventions via le programme Startup Québec, ce qui permet entre autres au projet Bûcherons du numérique de réaliser des missions économiques à différents endroits.

Les quatre différents pôles du DigiHub

L’équipe du DigiHub a défini quatre grandes orientations pour les startups qui s’y établissent.

«Avec le pôle en patrimoine et en muséologie, nous sommes rendus à 24 entreprises, dont quatre qui sont en France. Ces entreprises louent des espaces au DigiHub, même si elles n’y sont pas physiquement. C’est l’ensemble des 24 entreprises qui nous ont permis d’aller chercher un contrat avec le musée d’Ottawa. Aussi, on est à mettre en place un réseau des musées innovants du Québec. L’objectif est de ramener la cybergénération dans les musées», explique le directeur général.

Concernant le pôle des usines intelligentes, il n’y a pas eu d’autres annonces depuis celle du Trou du diable, où des capteurs intelligents ont été installés sur les cuves pour des mesures en temps réel. «Nous n’avons pas la capacité en ressources humaines de s’occuper des quatre pôles ainsi que de préparer notre contrat avec le G7, alors on y va par étape. On essaie de faire fonctionner nos pôles avec des ressources qu’on va faire financer à l’extérieur.»

En 2018, on pourra voir de nouveaux avancements concernant ce pôle d’usine intelligente, tout comme celui du e-santé. «On veut se diriger vers une spécialisation dans le maintien à domicile pour le pôle e-santé. Comment la technologie peut aider des gens à mobilité réduite ou des personnes âgées à rester à la maison? Par exemple, un piqué intelligent peut avertir quelqu’un avant que cette personne urine au lit, et en même temps, le piqué intelligent peut analyser l’urine. Comment on peut étudier le comportement des personnes avec troubles cognitifs qui ont des épisodes d’errance? On sera associé avec des chercheurs en santé», ajoute M. Nadeau.

Puis, pour le pôle du divertissement numérique, deux entreprises travaillent à un concept qui va révolutionner les jeux vidéo selon Philippe Nadeau.

Le G7

«On va aider le gouvernement du Canada à présenter les innovations du pays au prochain G7.En raison d’une entente de confidentialité que nous avons signée, je ne peux pas dire concrètement ce que nous allons faire. Il doit y avoir un élément de surprise lors de la tenue du G7. On doit sélectionner des projets réalisés par différentes entités au Canada, pour en faire un projet global à présenter aux 2500 journalistes qui seront présents lors du sommet», indique le directeur général.

«Le but n’est pas de garder toutes les entreprises physiquement au DigiHub. On veut voir un roulement pour faire vivre l’écosystème.» -Philippe Nadeau

L’analyse des entreprises

Actuellement, la seule mesure des gens du DigiHub pour mesurer l’efficacité d’une entreprise est le nombre d’employés. Toutefois, il est question de mettre en place une mesure pour vérifier le chiffre d’affaires d’une entreprise avant de s’installer au DigiHub, et pendant son évolution. «On veut aussi connaître c’est quoi l’impact sur le chiffre d’affaires d’une entreprise qui participe à une mission économique. Aussi, le but n’est pas de garder toutes les entreprises physiquement au DigiHub. On veut voir un roulement pour faire vivre l’écosystème.»

Contrairement au centre d’entrepreneuriat où une entreprise peut y demeurer 5 ans, la période de temps est plus courte au DigiHub. «Ici c’est environ un an. Bien entendu, ça peut être un peu plus, on ne mettra pas une entreprise à la rue après 12 mois. Ça peut être plus court aussi. Ensuite on peut les diriger vers notre accélérateur s’il y a de la place. Il n’y a pas de délai dans l’accélérateur, mais une entreprise peut se trouver rapidement à l’étroit. Alors, on aide l’entreprise à se trouver un immeuble pour ses besoins lorsqu’elle est prête. Les entreprises viennent ici surtout pour bénéficier de l’écosystème et de l’échange d’idées. Puis de notre côté, on les aide à commercialiser leur produit, par exemple lors des différentes missions», décrit Philippe Nadeau.