Étude sur l’entrepreneuriat: les jeunes veulent rester à l’école

ENTREPRENEURIAT. Afin de vérifier la motivation et la persévérance scolaire des élèves en lien avec les projets entrepreneuriaux, la Commission scolaire de l’Énergie a voulu connaître l’opinion des jeunes qui gravitent autour de cette culture mise de l’avant en 2008. À la lumière des chiffres présentés, les élèves développent une motivation supplémentaire.

L’étude de la Commission scolaire de l’Énergie sur les retombées de l’entrepreneuriat chez les élèves et les enseignants est la deuxième en moins de 10 ans. Pas moins de 322 élèves et 21 enseignants répartis dans 16 écoles ont répondu au questionnaire avant de s’impliquer dans un projet entrepreneurial, et après la réalisation du projet.

«Il faut savoir que 70% des jeunes qui sont en maternelles aujourd’hui occuperont des emplois qui n’existent pas encore», affirme René Perron, directeur de l’école secondaire des Chutes. «Il faut prendre l’engagement de maintenir la culture entrepreneuriale dans nos écoles.»

La donnée la plus marquante de l’étude concerne les aspirations scolaires. Près de 12% des élèves du secondaire affirmaient ne pas vouloir terminer leurs études secondaires avant le projet entrepreneurial, et le chiffre chute à 3,1% après le projet. Dans une proportion de 25%, les jeunes mentionnaient vouloir obtenir un diplôme universitaire, et le nombre passe à 46,4% après le projet entrepreneurial.

«C’est assez spectaculaire de voir l’impact sur la motivation scolaire», commente Denis Morin, directeur-conseil en entrepreneuriat à la Commission scolaire de l’Énergie.

«Nous avons été un précurseur au Québec pour l’entrepreneuriat à la Commission scolaire de l’Énergie, et cette culture devait d’abord être inculquée à partir des jeunes», commente le président Jean-Yves Laforest.

Les autres données au secondaire contribuent à consolider cet objectif de poursuite des études. Les élèves affirment que l’entrepreneuriat les a aidés à se connaître, à saisir leurs forces et à identifier leurs faiblesses (81,9 %). En tout, 81,9 % des élèves affirment que le projet leur a permis de partager leurs idées et opinions et à s’affirmer. Enfin, ils prétendent que le cours est plus intéressant (77,1 %) et que l’entrepreneuriat leur a permis de découvrir des intérêts, de distinguer les choses qu’ils aiment et celles qu’ils aiment moins (73,3 %).

Pour leur part, les élèves du primaire maintiennent le niveau des perceptions dévoilées en 2009-2010. La présente étude fournit des résultats tout à fait comparables. Ainsi, le goût de réaliser d’autres projets entrepreneuriaux rejoint 87,9 % des élèves, le même taux où ils affirment que le cours est plus intéressant grâce à l’entrepreneuriat. Le développement de la fierté arrive en tête de liste avec un taux de 83,8 %. Le partage des idées et l’affirmation de soi obtiennent 80,6 %, le même résultat pour l’entrepreneuriat considéré comme une occasion de découverte de leurs intérêts.

En 8 ans, plus de 866 projets regroupant 15 857 élèves ont été réalisés.

Les 190 élèves du primaire qui ont pris part à l’étude sont des écoles Antoine-Hallé, Centrale, de la Petite-Rivière, de Saint-Flore, Jacques-Plante, Laflèche, La Providence, Le Sablon d’Or, Plein-Soleil et Saint-Charles Garnier. Quant aux 132 élèves du secondaire, ils sont des écoles Champagnat, des Chutes, du Rocher et Paul-Le Jeune. Le Centre d’éducation des adultes St-Maurice a aussi été sondé.

L’opinion des élèves

Lors de la conférence de presse révélant les résultats de l’étude, deux élèves ont témoigné sur ce que l’entrepreneuriat a pu leur apporter.

«L’an passé et cette année, je participe à la concentration Développement numérique et entrepreneuriat, avec mes coéquipiers, j’ai mis un site web en place qui traite de jeux vidéo. Ça m’a permis de travailler sur mon esprit d’équipe. On a pu apprendre nos forces et nos faiblesses, et ça pu nous rapprocher autant pour le projet qu’à l’extérieur de l’école», affirme Noah Cadieux, élève de secondaire 3.

De son côté, Valérie Doucet explique ce qu’elle a pu acquérir comme compétence. «J’ai maintenant 5 ans d’expérience dans l’entrepreneuriat et ça m’a permis de découvrir le leadership que j’ai. J’arrive le matin, je motive ma gang. J’ai développé mon sens des responsabilités. Je suis plus organisée que je pouvais l’être.