Exclusif: «On souhaite une fin sans violence»

Cinq jours après avoir fui les policiers deux fois plutôt qu’une, Andrew Corriveau a récidivé ce matin. Selon nos informations, l’homme de 24 ans a été découvert dans le placard de l’appartement de sa copine par les policiers. Quelques minutes plus tard, il était encore une fois introuvable.

«Andrew ne se cache pas chez nous. Les policiers étaient déjà venus voir en plus. Il m’a téléphoné au tout début de l’histoire pour me dire qu’il était en sécurité. Je n’ai pas eu d’autres nouvelles de sa part jusqu’à ce matin, lorsqu’il est venu me réveiller. Je suis parti pour l’école et quelques minutes plus tard, la police débarquait chez nous», raconte sa copine Josiane Blais dans une entrevue exclusive à l’Hebdo du Saint-Maurice.

À l’appartement, Roxane Blais (la sœur de Josiane) a connu des moments éprouvants.

«Lorsqu’ils sont entrés, ils ont demandé à visiter l’appartement. Avec la lampe de poche, ils ont regardé dans la garde-robe. Andrew en est sorti et a pris la fuite en courant. Ils l’ont poussé dans le salon et l’ont frappé à coup de matraque. J’ai même reçu un coup», enchaîne-t-elle.

«Andrew a peur des policiers»

Selon sa belle famille, Andrew Corriveau fuit par crainte de représailles policières.

«Lorsque je lui ai parlé, il m’a expliqué qu’il y a eu beaucoup de brutalité policière depuis le début de l’histoire. Lors de sa fuite en motocross, ils sont rentrés dedans en auto. C’est vrai qu’il n’aurait pas dû se sauver, mais ils lui ont cassé le doigt. Ce matin, ils l’ont frappé à coup de bâton télescopique», déplore-t-elle.

Selon son beau-père, une stratégie d’intervention moins brusque faciliterait sans doute les choses.

«Andrew n’est pas recherché pour meurtre ou pour viol. Ce sont des délits mineurs. Nous voulons simplement une fin sans violence. Il a besoin de soins et il est le premier à l’admettre. En ce moment, il réagit sous l’effet de la peur. La police doit

 

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comprendre cette réalité et agir de manière différente. La stratégie gros bras ne poussera jamais Andrew à se rendre», opine-t-il.

Sa compagne de vie tenait un discours semblable.

«Le plus énervant ce n’est pas de savoir où il est. C’est de savoir dans quel état il sera s’ils l’attrapent. J’espère qu’ils ne le battront pas. Ce n’est pas la première fois qu’ils le malmènent et avec tout ce qui s’est passé, ça ne pourrait qu’être pire. Ma sœur ne méritait pas de coup de matraque aujourd’hui. Andrew doit cesser de s’enfuir, mais eux doivent cesser de le frapper», a-t-elle conclu.

«Il n’améliore pas son sort»

La Sûreté du Québec refuse d’élaborer davantage sur les moyens utilisés pour neutraliser l’individu ce matin. Selon les témoins, bâton téléscopique et poivre de cayenne n’ont permis de ralentir le fugitif.

«Il y avait une cause qui se déroulait au Palais de justice de Shawinigan. Le juge a ordonné qu’un patrouilleur aille chercher une dame qui ne s’était pas présentée à la cour. Arrivé sur place, il a aperçu Andrew Corriveau dans l’appartement. Il a résisté à son arrestation et a fui. Avec les clôtures et les résidences du Centre-Ville, on a perdu sa trace», explique Éloïse Cossette, agente de communication pour la Sûreté du Québec qui tenait à rappeler qu’une personne hébergeant Corriveau ou facilitant sa fuite des policiers est passible d’accusations d’entrave au travail des policiers.

En terminant, la policière a expliqué que le fugitif n’avait rien à gagner dans son escapade.

«Il n’améliore pas son sort. De nouvelles accusations peuvent être ajoutées à chacun des gestes qu’il commet. S’il désire mettre fin à cette histoire, il peut se présenter au poste de police ou directement au palais de justice. Ça se fait couramment», a-t-elle conclu.