EXCLUSIF: Shawinigan ciblée par le MAMROT

Un récent rapport du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT) sur l’évaluation préliminaire du potentiel de traitement des eaux usées provenant de l’exploitation des gaz de schiste cible, sans dévoiler leurs noms, 11 stations d’épuration au Québec qui auraient la capacité de recevoir ce type d’eaux usées.

Le tableau de cette évaluation, qui fournit également des éléments comme le débit moyen de la station et la région dans laquelle celle-ci se trouve, permet certaines conclusions. Sur le site du MAMROT, une liste de toutes les stations d’épuration du Québec apparait. En comparant les débits d’eau et les régions, un lien peut aisément être fait. Deux stations sur le territoire, celle de Shawinigan et de Grand-Mère, sont ciblées par le MDDEP qui les désigne comme ayant la capacité de traiter les eaux usées provenant des gaz de schiste.

Mis au courant des faits lundi dernier par L’Hebdo, le maire Michel Angers explique qu’il faut être très prudent sur ce sujet avec la vague de protestation qu’il y a autour de ce type d’exploitation présentement. «Nous avons déjà assez de difficultés à s’assurer de l’approvisionnement d’une eau potable de qualité dans le contexte actuel, il faut être très prudent avant de penser à une perspective de développement économique et de voir s’il y a une rentabilité de ce côté», souligne-t-il.

M. Angers mentionne que pour l’instant, il laisse aux municipalités plus près des exploitations des gaz de schiste s’occuper de la question. «Dans l’éventualité où le BAPE fera son bout de chemin et où tout serait correct, nous soumettrons à la population des perspectives. Au moment où l’on se parle, ce n’est même pas du moyen terme. C’est du très long terme», avance Michel Angers.

Le maire rappelle que les stations d’épuration sont pour les citoyens de Shawinigan et que l’idée de vouloir rentabiliser ces étangs pour traiter des résidus de gaz de schiste est écartée. «Nous ne sommes pas du tout réceptifs. Quand nous aurons traité tout ce que l’on a à traiter à Shawinigan, spécifiquement au niveau de l’environnement, des politiques de l’eau et du développement durable, nous travaillerons sur autres choses que sur les gaz de schiste. Nous traiterons nos eaux usées avant celles des autres.»

Rappelons que l’exploitation des gaz de schiste soulève beaucoup de protestation au Québec. L’Association pétrolière et gazière du Québec avait entrepris une campagne d’information sur le sujet qui a finalement été désastreuse au niveau des relations publiques. Le gaz de schiste est un gaz naturel non conventionnel. Il est emprisonné dans du schiste, la roche sédimentaire la plus répandue. Le forage pour extraire ce gaz nécessite l’utilisation d’eau. Au Québec, les gisements se retrouvent principalement sur la Rive-Sud du fleuve Saint-Laurent, dans les régions de Chaudière-Appalaches, du Centre-du-Québec et de la Montérégie.

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