La Cadillac des pontons réinventée

L’idée lui trotte dans la tête depuis plusieurs années. En 2008, Pierre-Luc Coulombe a débuté les premières esquisses d’un projet qui pourrait bientôt révolutionner l’industrie du nautisme. Alors que les experts parlent d’une reprise économique, il a décidé de se lancer dans l’aventure à temps plein et de commercialiser son catamaran côtier.

«Il s’agit en fait d’une combinaison d’un ponton, d’un bateau et d’un motorisé de luxe. C’est une embarcation spacieuse qui permet aux utilisateurs de naviguer durant plusieurs jours grâce à sa chambre des maîtres, sa salle de bain complète, son salon, sa cuisine et l’aire de détente au deuxième étage. Jusqu’à six personnes pourront dormir confortablement à l’intérieur du catamaran», explique Pierre-Luc Coulombe, promoteur du projet.

En fait, l’acheteur décidera lui-même de la manière dont il voudra meubler son catamaran. «Les possibilités sont très grandes. À l’intérieur, on offrira une panoplie d’accessoires comme des téléviseurs dissimulés dans les murs qui se déploieront à l’aide d’un bouton ou d’une télécommande. Nous offrirons deux modèles, soit les 40 et 45 pieds. C’est certain que le plus gros permettra plus de fantaisie. Sur le deuxième étage, on profitera du soleil avec des chaises longues. Les gens pourront y ajouter un B.B.Q et même un spa.»

Malgré ce que monsieur et madame tout le monde peuvent croire, cette embarcation géante ne sera pas énergivore. Deux moteurs de 60 forces seront amplement suffisants pour agrémenter leurs vacances. «Je ne réinvente pas la roue. Mon concept est né à partir de produits qui existent déjà aux États-Unis. Là-bas, le marché des house-boats est très fort. J’ai donc repris cette idée-là, mais je l’ai adapté avec une base de ponton. Selon moi, mon produit est encore plus luxueux», opine-t-il.

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Certaines restrictions

Les plaisanciers ne pourront toutefois pas utiliser le catamaran côtier pour partir à la découverte du monde. Bien que résistant aux vagues, le promoteur suggère une navigation dans les eaux intérieures seulement.

«Ce sera parfait pour les rivières, les lacs et même le fleuve. Toutefois, on ne se fera pas de cachette, on ne pourra pas aller sur l’océan.»

Pierre-Luc Coulombe voit grand. Il espère percer l’est du Canada dès la première année d’existence, puis l’ensemble du marché canadien et américain d’ici trois à cinq ans.

«Aussitôt que le financement du projet sera complété, six emplois seront créés. Ce nombre pourrait facilement grimper jusqu’à 25 selon le carnet de commandes. L’expertise de notre région dans l’industrie nautique facilitera grandement notre travail. Plusieurs sous-traitants pourront nous fournir des pièces», poursuit celui qui se défend de vouloir entrer en compétition avec Doral International qui éprouve de sérieuses difficultés financières.

«Ça n’a rien à voir. Un amateur de yacht demeurera toujours un amateur de yacht. L’amateur de ponton se réjouira de l’arrivée de mon produit, mais ça ne changera rien aux plaisanciers qui aiment le style bateau. L’offre est différente, voire complémentaire. Nous ne serons pas vendus aux mêmes endroits. Selon moi, c’est tout le contraire, la région complète bénéficiera de notre arrivée», souligne celui qui œuvre dans le domaine depuis déjà 12 ans.

Selon les premières estimations du promoteur, le catamaran côtier devrait se détailler aux alentours de 200 000$.

«Je crois que c’est raisonnable étant donné qu’un bateau de 40 pieds coûte entre 600 000$ et 1M$. J’ai récemment visité le salon du bateau et j’ai vu plusieurs pontons, qui n’ont pas beaucoup d’équipements, se vendre à plus de 90 000$. Rendu à ce montant, je suis persuadé que certaines personnes préfèreront le confort d’un catamaran côtier», a-t-il conclu.