La CAQ coupe le Réseau national des pôles d’innovation

DÉCISION. La ministre déléguée au Développement économique régional Marie-Ève Proulx a annoncé jeudi après-midi par voie de communiqué que le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) allait mettre un terme au Réseau national des pôles régionaux d’innovation (RNPRI), ce qui choque profondément le président par intérim et le maire de Shawinigan Michel Angers.

Il faut savoir que le bureau centre du RNPRI se situe au DigiHub Shawinigan et que quatre personnes perdent leur emploi à la suite de la décision de la ministre.

«On vient de jeter le bébé et l’eau du bain avec, lance Michel Angers. On a développé des outils pendant un an, et ces outils ne serviront à rien! Je suis extrêmement déçu de la tournure des événements. Je ne te cache pas que depuis le début de cette aventure, on avait fondé de grands espoirs. Sur l’opportunité pour Shawinigan de pouvoir rayonner à travers le Québec, mais surtout de pouvoir redonner aux autres régions.»

Dans le communiqué acheminé par le cabinet de la ministre Proulx, on pouvait lire: «La décision de mettre fin aux activités du RNPRI découle du fait que cette structure, visant à centraliser les orientations de pôles, ne s’inscrit pas dans la vision du gouvernement et qu’elle engageait des fonds qui devaient être destinés au développement économique régional.»

Pour M. Angers, Shawinigan était l’exemple à suivre. «Au fil des dernières années, de nombreuses villes sont venues, des territoires, des gens, des organisations, et on a salué le travail de l’écosystème et du DigiHub. On avait dit au gouvernement du Québec que s’il voulait qu’on soit une référence, on devait avoir les moyens de nos ambitions. C’est là que le gouvernement avait décidé de mettre en place les pôles régionaux d’innovation.»

Selon l’entente annoncée l’année dernière, les 18 pôles d’innovation disposaient d’une enveloppe de 400 000$ pour quatre ans.

«Dès le moment où elle a dit qu’on était des organisateurs de partys, on s’est parlé, poursuit M. Angers. On lui a dit que nous on est prêt à de la flexibilité, on est prêt à discuter avec vous, à adapter, ce que vous voulez, on va être en mesure de pouvoir s’entendre. Hier (jeudi), la ministre m’a appelé pour me dire qu’elle mettait fin au réseau national, en même temps d’envoyer un communiqué. Ça a duré 30 secondes.»

Où est-ce que le projet a achoppé? «Je n’ai aucune idée! J’ai demandé à plusieurs reprises de la rencontrer (la ministre Proulx). J’ai interpellé le ministre régional (Jean Boulet) plusieurs fois pour qu’il organise une rencontre avec elle pour qu’on s’assoie comme des adultes et qu’on discute. Je ne demandais que ça. C’est eux le gouvernement, et nous on est en train de développer des outils exceptionnels qui pourraient aider toutes les régions du Québec. On était fier d’avoir enfin décentralisé une organisation nationale dans une ville comme Shawinigan, en fonction de l’expertise. Où ça a achoppé, je n’en ai aucune idée!»

Le maire Angers souligne le travail positif de la députée de Laviolette-Saint-Maurice Marie-Louise Tardif dans ce dossier.