La députée au franc-parler

Marie-Louise Tardif promet de défendre les citoyens peu importe leur allégeance

VICTOIRE.  Réputée pour ne pas avoir la langue dans sa poche, Marie-Louise Tardif promet de conserver la même franchise à titre de nouvelle députée de Laviolette – Saint-Maurice.

À l’époque de la Commission Charbonneau, elle s’était fait remarquer en installant des affiches sur sa propriété pour dénoncer la collusion et la corruption. Voilà un geste provocateur pour quelqu’un qui occupait un poste de gestionnaire dans une entité paramunicipale. «Je me propose de porter la voix des gens, à la limite de défoncer quelques portes. Ce que je me donne comme mandat, c’est de défendre les citoyens», lance-t-elle en entrevue à L’Écho de La Tuque. Même dans un cas qui impliquerait de contester une décision de son propre gouvernement? «Oui, ce sont eux qui m’ont élu», maintient Marie-Louise Tardif.

Rencontrée moins de 24 heures après sa victoire, la directrice sortante du Parc de l’Île Melville à Shawinigan flottait encore sur un nuage, mais était déjà en mode opérationnel. Son bureau de comté à La Tuque sera le même qu’occupait Julie Boulet sur la rue Commerciale tandis qu’à Shawinigan, son choix n’est pas encore fait même si elle a une préférence pour celui de Pierre Giguère sur l’avenue de la Station.

«J’attends de voir les budgets dont je disposerai. Comme c’est un nouveau comté, les allocations pour les espaces à bureau et la masse salariale du personnel ne sont pas encore déterminées. Je souhaite qu’on tienne compte que c’est une grande circonscription.» Le comté de Laviolette – Saint-Maurice est en effet le 3e plus grand en superficie au Québec.

La politicienne-entrepreneure

Politicienne: voilà un étrange mot dont elle ne s’habitue pas encore. «Si je suis embarquée dans cette aventure, c’est pour améliorer les choses. Quand la CAQ (Coalition Avenir Québec) est venue me chercher, je leur ai dit que je n’étais pas une politicienne mais une entrepreneure qui fait de la gestion de ressources humaines et de la gestion financière. Ils m’ont dit: « C’est justement ça qu’on cherche. Quelqu’un qui est fort en économie et près des réalités du terrain. »», se souvient-elle.

«Ce que j’aime, c’est qu’il y a un défi intellectuel.»

Voilà douze ans que Marie-Louise Tardif dirigeait le Parc de l’Île Melville à Shawinigan. «C’était non-stop, 7 jours sur 7. Je prenais une semaine de vacances et quelques dimanche durant l’année», révèle-t-elle. Même en campagne électorale, elle y consacrait des dizaines d’heures hebdomadairement. Quelques jours après sa victoire, elle convoquait une assemblée du conseil d’administration afin d’officialiser son départ puis l’ouverture d’un nouveau poste à la direction générale.

La nouvelle députée Marie-Louise Tardif en compagnie de sa fille Maria-Bella. «Comme j’étudiais à l’Université de Sherbrooke, j’accompagnais ma mère en campagne électorale mais moralement», raconte la jeune femme.

Précédée d’une réputation de bourreau de travail, elle n’appréhende donc pas les horaires éreintants des députés qui nécessitent leur présence au moins trois jours à Québec. «Cela va se placer, dit-elle sur un ton rassurant. Ma plus vieille étudie en ingénierie à l’Université de Sherbrooke. Mon plus jeune est au secondaire mais mon conjoint termine au mois de décembre un contrat dans l’État de New York.»

Elle se dit très excitée de ce nouveau chapitre de sa vie professionnelle. «Ce que j’aime, c’est qu’il y a un défi intellectuel. Ce sont toujours de nouveaux dossiers, d’essayer d’être en mode solution. Ça fait partie de ma soif d’apprendre. Moi, j’aimais l’école, les sciences. J’ai fait deux bac, ce n’est pas pour rien. J’aurais été une éternelle étudiante.»

Néophyte en politique, Marie-Louise Tardif dit vouloir s’inspirer de son collègue caquiste Donald Martel (Nicolet-Bécancour) et de la députée libérale Julie Boulet pour entreprendre son mandat. «Ce sont des députés qui étaient présents, avaient le respect de leurs électeurs, préparaient bien leurs dossiers avec un esprit combattif pour débattre et faire passer leurs idées. Ce sont de beaux modèles», termine-t-elle.