La S.A.A.Q l’autorise et se ravise

Le Nissan Figaro de Steve Lacoursière a posé les roues au Québec le 24 avril 2009, soit cinq jours avant le moratoire imposé par la ministre des Transports, Julie Boulet, visant à restreindre l’accès aux véhicules «Kei Truck» pour les chemins publics de 70 km/h et plus.

«À partir de là, on doit dédouaner le véhicule. Cette procédure prend une dizaine de jours, explique-t-il. Cinq jours plus tard, la ministre Boulet a imposé ce moratoire. Inquiet, j’ai aussitôt appelé à la S.A.A.Q. Ils m’ont assuré qu’en étant entré au pays avant la date du moratoire, je n’aurais aucun problème à immatriculer ma voiture.»

Monsieur Lacoursière, qui demeure à Sainte-Thècle, a ensuite effectué les modifications nécessaires pour légaliser son véhicule, soit l’ajout de phares de jour, de déflecteurs orange sur les côtés de la carrosserie et il a remplacé les pneus pour des pneumatiques certifiés D.O.T.

La S.A.A.Q l’autorise et se ravise

«Le 11 juin, une remorqueuse a amené mon véhicule pour l’inspection mécanique chez le mandataire de la S.A.A.Q situé sur le boulevard Des Hêtres à Shawinigan. L’employé m’a dit qu’il ne pouvait pas procéder en raison du moratoire. On m’avait pourtant indiqué le contraire au bureau des véhicules. Il a téléphoné et finalement, on lui a confirmé mes dires. Il a donc inspecté mon véhicule, l’a certifié et m’a remis ma vignette de conformité. Il ne restait plus qu’à présenter ce certificat pour obtenir mon immatriculation.»

Le lendemain matin, ce nouveau propriétaire heureux et fier de son magnifique véhicule a vu son histoire tourner au cauchemar. «On m’a indiqué que ma certification a été annulée dans le système informatique. Encore aujourd’hui, la S.A.A.Q me dit que je pourrais immatriculer mon véhicule si mon certificat n’avait pas été annulé. Personne ne sait qui a annulé le certificat et il est maintenant trop tard. J’ai fait des vérifications à gauche et à droite et tout le monde se relance la balle, évitant de répondre à mes questions. Le pire dans cette histoire, c’est que plusieurs véhicules ont été immatriculés après le premier mai», déplore-t-il, allongeant un certificat délivré le 4 mai 2009 pour un véhicule semblable.

Il y a tout de même de l’espoir…

Gaétan Bergeron, chef du service de l’ingénierie pour la S.A.A.Q, a rapidement retourné l’appel de l’Hebdo, répondant à toutes nos interrogations.

«Son véhicule était au Québec, mais n’était pas immatriculé avant le 29 avril. C’est pourquoi la vérification mécanique n’aurait pas dû se faire. L’erreur est là. Seuls les véhicules qui ont été inscrits à notre système avant le 29 avril 2009 sont en droit de circuler ou d’être remisés», explique-t-il.

Cela veut donc dire que s’il était entré au pays quelques jours plus tôt, le véhicule de monsieur Lacoursière circulerait présentement sur les routes du Québec. Une question d’à peine quelques jours.

«Nous sommes au fait des problèmes occasionnés pour les gens dans cette situation. Nous avons eu plusieurs commentaires à cet effet et nous allons en tenir compte pour nos recommandations finales qui seront faites à la ministre en avril prochain. Notre travail est d’en tenir compte, mais ce sera à la ministre d’en décider», a-t-il conclu.