Le Hamac s’installe au centre-ville

SOLIDARITÉ. Après avoir accueilli durant trente-trois ans les personnes en situation d’itinérance sur la rue Viger, Le Hamac a récemment déménagé sur la 4e rue de la Pointe, au centre-ville de Shawinigan.

Propriétaire du 423, 4e rue de la Pointe où il opère une friperie et un plateau de travail au rez-de-chaussée de l’immeuble, le Centre Roland-Bertrand (C.R.-B) a décidé de convertir les trois logements situés à l’étage en un loft comprenant neuf chambres, une douche, une salle de bain , un grand salon de même qu’un bureau pour le personnel et les interventions avec les usagers.

Comparés aux quatre chambres, avec chacune deux lits, de l’ancien refuge qui ne lui appartenait pas, c’est le jour et la nuit convient Frédéric Trudelle, directeur général du C.R.-B.. Le Hamac 2.0 comprend six chambres individuelles, deux chambres refuges pour les personnes itinérantes seulement de passage et une chambre de transition sécurisée pour accueillir les personnes en situation de crise.

« Dans tous les projets qu’on met de l’avant, nous poursuivons deux objectifs, a expliqué Pierre Nadeau, président du C.R.-B. Nous désirons améliorer les services que nous offrons à notre clientèle et améliorer les conditions de travail de nos employés. Et c’est ce qu’on est parvenu à faire ici avec notre nouveau local. »

Cette transformation majeure a nécessité un investissement de 460 000$, soit 60 000$ de plus que ce qui avait été budgété au départ. Le C.R.-B. a pu compter sur l’appui généreux d’un donateur anonyme de même que des partenaires compréhensifs au moment d’allonger leur facture comme Construction Cha-Ric, Renée Tremblay Architecte et Meubles Jacob. Le CIUSSS a aussi contribué financièrement via le programme canadien de lutte contre l’itinérance Vers un chez soi.

Bon an, mal an, ce sont près de 200 personnes en situation d’itinérance que Le Hamac reçoit par année. Durant la pandémie, alors qu’il était interdit de loger deux personnes par chambre, les intervenants ont dû refuser plus de 150 hébergements déplore Marie-Hélène Trudel, directrice clinique du Hamac où elle œuvre depuis plus de vingt ans.

Selon Frédéric Trudelle, relocaliser le service au centre-ville n’offre que des avantages. « On rapproche la clientèle des bureaux gouvernementaux comme les services de recherche d’emploi, d’aide sociale, le palais de justice. Et de notre côté, on retrouve la tablée populaire juste à côté et au rez-de-chaussée, nous avons le plateau de travail en ébénisterie dont nous nous servons pour la réinsertion sociale de nos résidents. » À moyen terme, le C.R.-B. voudrait installer un monte-personne pour permettre aux personnes à mobilité réduite ou les personnes âgées de pouvoir accéder aux locaux sans passer par l’escalier

Le directeur général du C.R.-B. note que l’itinérance est en hausse à Shawinigan, mais encore sous contrôle. Il attribue le phénomène avec la hausse du coût des loyers et conséquemment, la rareté des logements abordables.