Le retour du public dans la bisbille

SHAWINIGAN.  Voilà fort longtemps que la période de questions à la suite de la tenue d’une séance publique du conseil municipal de Shawinigan n’avait pas été si houleuse. Si le retour à la norme avec une possibilité maximale de 60 personnes dans la salle était permis pour l’assemblée de mars, 21 personnes s’étaient déplacées dont plusieurs anciens candidats.

La période de questions s’est étirée pendant 1h40, d’abord avec la lecture des questions acheminées par courriel, puis les questions provenant du public.

Il est à noter qu’il ne sera plus possible de faire parvenir les questions par courriel pour la prochaine assemblée d’avril avec le retour à la normale en présentiel. Le citoyen Sylvain Giguère questionnant le conseil pour connaître l’ouverture des élus. « Nous allons donner la priorité aux gens qui se déplacent », a rétorqué le maire Michel Angers.

Sans surprise, le dossier de la station de traitement de l’eau du Lac-à-la-Pêche (STELAP) a retenu la majeure partie de la période de questions.

Notamment, le citoyen André Berthiaume qui est impacté par les déversements toxiques dans le ruisseau Perchaude a questionné le maire sur la résolution de 2,8 M$ adoptée plus tôt. (Voir autre texte)

À la suite de la réponse donnée par la greffière Chantal Doucet à M. Berthiaume concernant l’adoption du code d’éthique des élus, l’échange entre le maire Angers et le citoyen a dérapé alors que le premier magistrat fait allusion à la fille de M. Berthiaume sur la place publique. 

« Le code d’éthique est extrêmement important pour la transparence. Quand on sait un certain nombre de choses, on se garde une certaine réserve. Par exemple, on connaît votre fille, on connaît les liens de votre fille, on connaît ces gens-là, on sait comment ça peut fonctionner nous autres aussi… »

Le mécontentement s’est fait entendre dans la salle. « J’ai posé une question sur le code d’éthique, et j’ai eu ma réponse. Votre allusion à ma fille, c’est quoi ça visait? Je trouve ça vraiment bas M. le maire. »

Il faut savoir que la fille de M. Berthiaume est journaliste au Journal de Montréal.

De retour au micro plus tard, le citoyen a demandé des excuses, ce qu’il n’a pas reçu du premier magistrat. 

Se sont succédé les citoyens Jacques Pleau, Lynn Gravel pour des précisions sur la STELAP, puis les anciens candidats Marre-Claude Gaudet, Luc Trudel, François Bonenfant et Claude Cournoyer. 

Pour ces trois derniers, les couteaux volaient bas entre eux et le maire. Luc Trudel interprétant une réponse du maire comme quoi les citoyens sont des idiots, et François Bonenfant traitant M. Angers de menteur.

Le maire a été questionné par la suite sur la présence de seulement 21 citoyens sur une possibilité de 60 et l’échange entre lui et M. Berthiaume. « Je souhaitais une assez grande participation de la population parce que les enjeux municipaux sont importants. J’aime bien avoir les gens devant moi pour discuter. Pour la fille de M. Berthiaume, c’est un petit inside entre moi et lui. C’est juste un petit inside entre moi et M. Berthiaume », a répété le maire Angers.