« Le Saint-Maurice utilisé comme une poubelle »

SHAWINIGAN.  Pas moins de trois tonnes de déchets ont été sorties de la rivière Saint-Maurice le samedi 6 août le long de la promenade du Saint-Maurice par une 40e de plongeurs bénévoles. C’est l’organisme Faisons notre part en collaboration avec l’École de plongée Carlos Lopez qui est à l’origine de cette initiative.

En plus des 40 plongeurs, une vingtaine de bénévoles se trouvaient au sol pour trier les déchets. Des bouteilles en masse, des pneus, des batteries d’auto, et même un vieux parcomètre ne sont là qu’une petite énumération de tout ce qui a été récolté.

« Il y avait une grosse montagne de déchets. Les passants étaient très surpris, et c’était intéressant de voir leur réaction. La plupart des gens n’avaient pas conscience comment le Saint-Maurice peut être utilisé comme une poubelle », exprime Anne-Marie Lussier de l’organisme Faisons notre part.

Au printemps dernier, l’objectif était de commencer à partir de l’ancien pub Broadway, pour se rendre jusqu’à l’Hôtel Énergie Shawinigan. Toutefois, en raison de la quantité de déchet, seulement la moitié de la promenade a été nettoyée… en partie. 

« J’ai eu des messages de plongeurs qui sont prêts à y retourner tellement il reste des déchets. On a été seulement à une vingtaine de mètres de la rive. Il y avait juste trop de déchets », indique David Gauthier de l’École de plongée Carlos Perez.

Des plongeurs ont même avancé qu’ils pourraient y retourner pendant 10 ans pour sortir des détritus tellement qu’il y en a.

« Des plongeurs nous ont dit qu’ils avaient l’impression de nager au-dessus d’un dépotoir », ajoute Anne-Marie Lussier.

Toutefois, c’est la faible implication de la Ville de Shawinigan qui a été pointée du doigt par les organisateurs et les bénévoles. Pour procéder au nettoyage, l’organisme devait avoir l’accord de la Ville. L’accord a été donné, mais sans aucune autre aide additionnelle.

« Ç’a été compliqué et la Ville ne s’est pas vraiment investie. Ça prit la moitié d’une année pour avoir l’autorisation, et on ne pouvait pas mettre notre conteneur proche. Il était au centre Gervais Auto alors les bénévoles ont dû transporter tous les déchets avec leur camion », fustige David Gauthier. « La Ville a seulement fourni des poubelles et des barrières, et entre chaque plongée, on devait tasser les barrières. De notre côté, on aurait voulu qu’une partie de la rue ou de la piste cyclable soit barrée. »

Lors d’autres corvées de nettoyage, par exemple au lac Brome, la municipalité s’occupait de disposer des déchets à la suite de la récolte, mais à Shawinigan, ce sont les bénévoles qui ont poursuivi le travail. « Ça nous a pris un bon deux heures à gérer les déchets en soirée après avoir plongé », ajoute Anne-Marie Lussier.

D’ailleurs, le plongeur Éric Gordon a laissé ce commentaire sur la page Facebook de l’Hebdo. « Nous plongeurs nous sommes heureux de faire ce nettoyage nous le faisons avec notre cœur et notre savoir-faire. Mais lorsque nous le faisons bénévolement… et que la ville de Shawinigan n’a même pas fourni un conteneur pour ramasser le tout cela est l’aberration le plus complet. En plus de sortir les déchets de VOS rives, nous avons dû prendre nos véhicules pour aller porter dans un conteneur à 4 rues du site de l’évènement. Assez incroyable… Sans reconnaissance aucun par les élus de Shawinigan… même pas une présence sur le site d’aucun conseiller… Quoi votre rivière ne vous intéresse pas les élus???? Aucun respect, aucune reconnaissance… Très déçu de votre conseil. »