Les impacts de la chaleur sur les orignaux

COMPORTEMENT. Avec la chaleur qui se fait sentir jusqu’en septembre et même en octobre, les chasseurs doivent se préparer en conséquence pour ne pas perdre la viande de l’orignal qu’ils viennent d’abattre. Mais qu’en est-il du roi des forêts du Québec? Est-ce que son comportement peut changer en raison de la température qui peut être plus chaude à l’automne?

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Les agriculteurs souffrent des changements climatiques

TC Media s’est entretenu avec Édith Cadieux, biologiste au ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs de la Mauricie afin d’en connaître plus sur ces questions.

D’entrée de jeu, la biologiste indique qu’il est difficile de voir tous les impacts des changements climatiques sur les animaux puisque ces changements sont tout de même récents. «Oui, il peut y avoir un impact sur le comportement de l’orignal lorsqu’il fait plus chaud. L’orignal est bien équipé pour vivre au froid, alors il peut être sensible à la chaleur. Dans son comportement, l’orignal cherchera des endroits plus humides, des lieux à l’ombre, ou même dans l’eau. Il développe des mécanismes pour combattre la chaleur. Et s’il y a une chaleur constante, il peut être plus vulnérable à certains symptômes, un peu comme les personnes âgées qui souffrent d’une chaleur accablante. À nos latitudes, il n’y a pas de problème pour l’état de l’animal, c’est surtout son comportement qui est affecté.»

Toutefois, l’orignal n’a pas besoin d’un couvert forestier dense pour se rafraîchir. «L’orignal n’a besoin que de quelques arbres. Un petit bouquet peut lui convenir. Mais il doit manger chaque jour. Alors s’il fait chaud, l’ombre et le crépuscule deviennent importants pour lui. De jour, le chasseur devra être plus créatif. L’orignal restera un animal diurne. Ce qui est tout le contraire du cerf qui est un animal nocturne», ajoute Mme Cadieux.

Concernant la période du rut, la chaleur n’a aucune conséquence sur les habitudes de ces bêtes. «Le rut est influencé par les heures d’ensoleillement et non pas par la chaleur», affirme la biologiste.

Des impacts indirects

Les plus grands impacts pour l’orignal concernant la chaleur qui perdure à l’automne sont plutôt indirects. «Comme il fait encore plus chaud au sud du Québec, c’est la présence du cerf dans les forêts plus au nord qui peut apporter certaines problématiques. Le cerf peut porter une maladie qui est mortelle pour l’orignal», ajoute Mme Cadieux.