Maisons des aînés: le privé veut faire partie de la solution

SOINS. Rappelant que la CAQ (Coalition Avenir Québec) avait promis il y a un an d’ajouter 2600 lits de soins longues durées et de construire 30 maisons des aînés si elle était portée au pouvoir,  le secteur privé interpelle maintenant le gouvernement Legault en soulignant qu’il peut jouer un rôle dans la réalisation de cette promesse électorale.

Regroupés au sein de l’Association des établissements privés conventionnés (AEPC), les 30 propriétaires-gestionnaires ont entrepris une campagne médiatique afin de mieux se faire connaître auprès de la population et des acteurs du ministère. «Nous sommes le secret le mieux gardé du réseau de la santé», prétend sa directrice générale, Annick Lavoie.

L’AEPC compte 59 établissements et plus de 7000 résidents répartis dans onze régions du Québec. À Shawinigan, le CHSLD Vigi Les Chutes fait partie de ce modèle hybride qui dispense les mêmes services que dans le réseau public – comme les centres d’hébergement Saint-Maurice et Laflèche par exemple – mais avec la particularité que l’administration relève du secteur privé. «Nous accueillons environ 20% de la clientèle des aînés qui nécessitent des soins de longue durée au Québec», poursuit Mme Lavoie.

Le propriétaire-gestionnaire de l’établissement de Shawinigan, Vincent Simonetta, occupe d’ailleurs la présidence de l’AEPC. Fondé en 1979 par son père Philippe, le Groupe Vigi Santé gère à lui seul 15 installations où vivent plus de 1500 aînés vulnérables. «Nous sommes à Shawinigan depuis 1989», rappelle M. Simonetta dont le groupe est propriétaire de l’immeuble.

Dans ce modèle hybride explique Annick Lavoie, tout le personnel hospitalier est régi par les mêmes conventions collectives que dans le réseau public. Le budget alloué par le ministère pour les soins cliniques doit être exclusivement consacré à ce volet. Advenant que l’enveloppe ne soit pas entièrement dépensée, l’excédent est retourné au gouvernement et dans le cas où elle ne soit pas suffisante, c’est le gestionnaire qui doit combler le manque. C’est dans la gestion des sommes consenties pour les services alimentaires, de buanderie et administratif que les propriétaires peuvent dégager des bénéfices.

Annick Lavoie et Vincent Simonetta, respectivement directrice générale et président de l’AEPC.

Rappelons qu’au Québec, environ 2600 personnes âgées sont en attente d’une place en CHSLD, d’où la promesse de la CAQ lors de la dernière campagne électorale. «Le concept de maisons des ainés du gouvernement est un projet colossal mais nous voulons y contribuer», lance Annick Lavoie qui souligne que 63% des membres de l’AEPC ont reçu une accréditation avec Mention d’honneur d’Agrément Canada. «Nous sommes comme les CHSLD du réseau mais avec un service supérieur», n’hésite pas à dire la directrice générale.