Marie-Ève Fortin nommée Agricultrice entrepreneure de l’année

Propriétaire de Entreprise Ambeau, une ferme de Saint-Boniface spécialisée dans l’élevage de visons, Marie-Ève Fortin a été nommée Agricultrice entrepreneure de l’année lors du Gala Saturne organisé par la Fédération des agricultrices du Québec.

C’est avec une grande surprise et une grande fierté que Mme Fortin a reçu son prix qui lui a été remis samedi à Drummondville. «Nous avons commencé notre élevage avec quatre femelles. Trois ans plus tard, nous en avons 320 qui donnent environ 1200 petits», raconte la récipiendaire qui reçoit un bon coup de main de son conjoint Guillaume pour mener à bien son entreprise qui a été fondée en 2007.

Marie-Ève Fortin a réinvesti à plusieurs reprises depuis le début de ses activités et elle prévoit agrandir ses installations en 2011. Présentement, 80% de sa production est destinée à l’exportation. «La demande pour les peaux est forte en Chine et en Russie. Nous avons parfois quelques commandes pour le marché domestique.»

La présidente du Syndicat des agricultrices de la Mauricie, Ida Carpentier, était très fière et émue que sa candidate mauricienne gagne dans cette catégorie. «C’est un honneur qui rejaillit sur toutes les femmes qui se lancent et qui pratiquent l’agriculture en Mauricie», a-t-elle déclaré. «De plus, elle est une pionnière dans son domaine, car elle est la seule femme au Québec qui élève des visons.»

En entrevue à L’Hebdo en août 2009, la jeune agricultrice soulignait que son entreprise avait une bonne conscience environnementale en dépit que ses animaux soient utilisés pour leur fourrure. «Point de vue nourriture, nous utilisons de la moulée à vison, mais nous leur donnons aussi tous les restants de poissons ou de poulet que les humains ne mangent pas. C’est notre concept d’écofourrure. Nous n’utilisons aucun produit pétrolier, contrairement à la fourrure synthétique. Nous œuvrons dans le traditionnel.»

À propos des visons

Les visons se reproduisent une fois par année, entre avril et mai, et accouchent d’une portée d’environ quatre petits. Les plus gros naissent de la taille d’un pouce. Les plus petits naissent de la taille d’un petit doigt. À maturité, les visons sont pris en consignations où les fourrures sont traitées et envoyés à Toronto. Il y a deux gros encans par année. Des acheteurs internationaux, provenant majoritairement de la Chine et de la Russie achètent des lots de fourrure pour en faire des manteaux, des manches, des collets, des bandeaux et tout type de vêtement de fourrure. Évidemment, plus la fourrure est belle, plus le prix est élevé.