Miel d’asclépiade: une première en Amérique du Nord!

APICULTURE. Auparavant considérée comme une mauvaise herbe, l’asclépiade a maintenant des adeptes en région, notamment en apiculture. C’est que le miel particulier de la fleur génère un produit d’appellation qui est recherché dans le milieu.

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Voyant débuter la culture de l’asclépiade à Saint-Tite, Denis Gauthier de la ferme apicole Mékinac a vu là une belle occasion pour ses affaires. En collaboration avec Daniel Allard de Mékinac Nature, il a testé l’effet de l’installation de ruches aux abords des champs.

L’asclépiade est une plante possédant une source abondante de nectar et ses fleurs dégagent un parfum dit «remarquable», ce qui attire de nombreux insectes pollinisateurs comme l’abeille.

«On a produit cette année un premier miel d’asclépiade. On a utilisé 14 ruches, dont on a enlevé le miel issu de cette pollinisation spéciale», explique Denis Gauthier.

Encore en évolution, la technique pour produire du miel de cette plante est en phase de test. À tel point que le laboratoire responsable de confirmer la nature du miel à l’Institut de recherche de Deschambeault a eu de la difficulté à identifier le type de miel produit par M. Gauthier.

Un miel bien particulier

«Le pollen de l’asclépiade est particulier, car il reste collé sur l’insecte. Cela le rend difficile à détecter lors du contrôle de l’agent pollinisateur en laboratoire», précise l’apiculteur.

Il ajoute que le miel d’asclépiade est de couleur blanche et possède un goût doux, mais aussi piquant. «Le miel c’est un peu comme le vin, les gens recherche la différence et le produit spécialisé. Avec ce créneau, cela va me permettre d’offrir un produit différent et d’avoir une valeur ajoutée.»

Enthousiaste sur l’avenir de cette association, l’apiculteur entend bien observer des résultats plus concrets l’an prochain. Il vise aussi à poser près de 1500 ruches près des champs d’asclépiade d’ici trois ans.

«C’est un projet donnant/donnant, mes abeilles ont besoin des plantes; mais les plantes, elles aussi ont besoin de mes abeilles!», conclut Denis Gauthier.

À titre indicatif, on mentionne qu’un hectare d’asclépiades produit environ 60 kg de miel. Chaque ruche possède, elle 50 000 à 60 000 abeilles.