Oléoduc Énergie Est : la station de pompage dans Saint-Maurice ne bougera pas

Après de longues discussions avec les élus de la municipalité de Maskinongé, TransCanada a finalement accepté de modifier ses plans concernant le projet d’oléoduc Énergie Est. La station de pompage sera déplacée vers l’est, à plus de 1,7 km des zones urbaines. Quant à celle située aux limites de Trois-Rivières et de Saint-Maurice, la station ne bougera pas.

La municipalité de Saint-Maurice dénonce les impacts que l’éventuelle station aura sur les zones habitées près de l’autoroute 40. Situées à ciel ouvert, les installations vont donc émettre du bruit en permanence.

Leur demande de modification s’est cependant butée à un refus, mais TransCanada promet de mettre en place des mesures. «Dans ce cas-ci, nous allons mitiger le bruit. Des normes seront également en place afin de faire en sorte que le bruit produit ne dépasse pas 55 décibels le jour et 45 la nuit», a indiqué le porte-parole du projet, Tim Duboyce.

Cette rencontre entre les experts de TransCanada et les médias régionaux a eu lieu à l’Hôtel Delta de Trois-Rivières, mardi après-midi. En pleine campagne de promotion à travers la province, la compagnie de transport espère bien réussir à rassurer la population sur cet oléoduc qui acheminera quotidiennement plus d’un million de barils de pétrole brut de l’Ouest canadien jusqu’aux raffineries et aux terminaux du Québec.

La principale préoccupation reste encore la sécurité des cours d’eau qui seront traversés par l’oléoduc, surtout sachant que le centre de contrôle le plus proche sera situé à Calgary. La rivière Saint-Maurice en Mauricie est l’un d’entre eux. Les experts consultés se veulent toutefois rassurants; le risque d’un déversement est improbable.  

«Nous avons des capteurs qui transmettront des données tout au long du tracé à toutes les cinq secondes au centre de contrôle de Calgary via satellite, a souligné Tim Duboyce. À tout moment, nous sommes donc en mesure d’agir et d’ordonner la fermeture du système immédiatement si jamais nos équipes voient qu’il y a un problème».

Mais si jamais une catastrophe avait bel et bien lieu?

Des vannes de sectionnement seront installées de chaque côté des tuyaux qui traverseront les cours d’eau. En cas de fuite, ces vannes seront actionnées à partir du centre de contrôle afin d’immobiliser le pétrole.

Au niveau local, des plans de réponses seront mis en place en collaboration avec les premiers répondants de la ville. Ces derniers seront responsables d’établir un périmètre de sécurité et de déployer les coussins gonflables qui protègent les berges d’un déversement. Une équipe spécialisée à 6h pour se rendre sur les lieux. Entre temps, une équipe du centre d’opération et des techniciens seront déjà sur place.

Rappelons que le pipeline, qui traversera la rivière Saint-Maurice, sera situé à 20 mètres en dessous du cours d’eau et ressortira à la surface 300 mètres plus loin, de chaque côté, afin d’éviter tous les risques.

Les retombées économiques

«Durant les 20 premières années de service, cela va engendrer près de 6 milliards de $ au Québec. En ce qui concerne les municipalités comme Trois-Rivières, il sera question de dizaines et de dizaines de millions de $», a estimé le porte-parole.

À noter que toutes les installations seront taxables et imposables. En ce sens, les experts consultés prévoient des retombées de 1,75 million $ en valeur foncière pour chaque kilomètre de pipeline.

TransCanada promet également qu’elle fera appel à des entreprises et à des travailleurs locaux pour la phase de construction de l’oléoduc sur le territoire et pour la fabrication d’une partie des pièces du réseau.

Questionné à savoir si l’entreprise envisage un système de redevances en fonction des volumes qui circuleront dans l’oléoduc, TransCanada n’a pas l’intention d’aller de l’avant. «Le modèle des redevances en fonction du transport n’est pas quelque chose qui existe actuellement dans le système», a tout simplement répondu M. Duboyce.