Prostitution: un débat qui divise

DÉBAT. S’exprimant en son nom personnel, France Lavigne endosse la position controversée de la Fédération des femmes du Québec (FFQ)  au sujet de la prostitution.

Le 28 octobre dernier en congrès, la FFQ reconnaissait officiellement le libre-choix des femmes en matière de prostitution, c’est-à-dire qu’elles peuvent choisir de leur plein gré de faire le commerce de leurs charmes. Officiellement, la résolution se lisait comme suit: la FFQ reconnait l’agentivité des femmes dans la prostitution/industrie du sexe incluant le consentement à leurs activités.

Un changement de cap qui a indigné plusieurs groupes de femmes mais pas la  coordonnatrice des communications et de la vie association au Centre de femmes de Shawinigan, qui a déjà siégé sur le conseil d’administration de la FFQ. «Beaucoup de gens l’ignore mais il y a toujours eu différents courant au sein de la fédération. Il y a des courants libéraux tout comme il y a des féministes conservatrices.»

France Lavigne penche plutôt dans le premier groupe. «Moi, en tant que féministe, je me dis que je dois appuyer le choix des femmes. Ici au Centre de femmes, on n’essaiera pas d’ostraciser qui femme qui décide de porter le hijab comme on ne le fera pas avec une femme qui décide de vivre de l’industrie du sexe. Si une personne transsexuelle se pointe ici et si elle se dit femme, elle sera aussi la bienvenue. Le piège pour le mouvement féministe, c’est d’avoir à prendre position.»

Oeuvrant au sein du Centre de femmes de Shawinigan depuis plus de 30 ans, France Lavigne ne s’étonne pas de voir ses déchirements à la FFQ. «On y retrouve des syndicalistes, des travailleuses du sexe, des féministes qui portent le hijab, des groupes de femmes, des tables de concertation, des AFÉAS. C’est gros la FFQ, c’est comme un gros paquebot.»