Retour de la police municipale à Shawinigan?

Shawinigan observera avec attention la requête déposée le 20 décembre en Cour Supérieur par la Fédération des policiers municipaux du Québec (FPMQ) à l’encontre de la Ville de Saint-Hyacinthe.

Cette action judiciaire vise à obliger les autorités municipales de l’endroit à créer son propre service de police tel que la loi le prévoit pour toutes les villes de plus de 50 000 habitants. Actuellement, Saint-Hyacinthe est desservie par la Sûreté du Québec (SQ). Une décision favorable à la FPMQ pourrait servir de jurisprudence envers les villes de Shawinigan et de Drummondville qui sont dans la même situation.

Président du Comité de sécurité publique de Shawinigan, le conseiller Pierre Giguère préfère ne pas émettre de commentaire pour le moment, si ce n’est pour dire que le conseil municipal suivra attentivement le déroulement de cette affaire.

Signée en 2002, quelques mois après la fusion municipale créant la nouvelle Ville de Shawinigan, l’entente entre la SQ et le conseil municipal est d’une durée de 10 ans. C’est donc dire qu’elle devra être renégociée l’an prochain puisque la SQ est officiellement entrée en service à Shawinigan le 17 décembre 2002.

Lors de sa signature, la mairesse de l’époque, Lise Landry, avait évoqué des économies globales de 12 millions$ pour la Ville. Elle avait alors mentionné que les coûts avec la SQ étaient situés dans une brochette de 28¢ à 30¢ du 100$ d’évaluation contre 36¢ et 37¢ pour une police municipale.

SUITE EN PAGE 2

Cette dérogation à la loi accordée par le gouvernement du Québec à certaines municipalités fusionnées avait suscité dans le temps des critiques de la part de la Ville de Trois-Rivières.

Celle-ci dénonçait l’iniquité d’une telle entente puisqu’à cause de son caractère public et de l’importance de ses effectifs au Québec, la SQ est en mesure de tarifer ses services à des coûts moindres que ce que coûte un corps policier intégré à une administration municipale.

C’est d’ailleurs l’un des points soulevés par la FPMQ qui fait valoir que la couverture policière des villes comme Saint-Hyacinthe, Shawinigan et Drummondville est subventionnée en partie par l’ensemble des contribuables québécois.

Soulignons qu’avant même le regroupement municipal du 1er janvier 2002, les villes de Shawinigan, Shawinigan-Sud et Grand-Mère avaient aboli leur propre corps policier pour créer une police dite régionale entrée en service en janvier 1997. C’est celle-ci que la SQ est venue remplacer en décembre 2002.

À LIRE AUSSI: Police municipale: un cadeau de la Saint-Valentin?

«Il va y avoir un coût» – Jean-Guy Dagenais, président de l’APPQ