Tous à vos robinets!

SHAWINIGAN.  Après plus de 200 jours d’avis d’ébullition préventif de l’eau pour 30 000 citoyens shawiniganais, les résidents des secteurs de Shawinigan, Shawinigan-Sud, St-Gérard-des-Laurentides et du Lac-à-la-Tortue n’ont plus besoin de faire bouillir l’eau avant de la consommer depuis ce lundi.

« Ça été une longue saga, beaucoup trop longue à mon avis, mais je vais saluer le travail de nos équipes à l’interne qui ont pris le dossier en charge. Aujourd’hui, on est beaucoup plus connaissant de ce qu’est une usine d’eau potable », exprime le maire Michel Angers.

Depuis le milieu du mois de mai, les tests pilotes de la Station de traitement de l’eau du Lac-à-la-Pêche (STELAP) ont débuté en circuit fermé. Depuis le 22 juin dernier, l’eau de la STELAP a recommencé à circuler dans les conduites de la ville pour une période de 14 jours. Avec des tests concluants, la santé publique a permis à la Ville de Shawinigan de lever l’avis d’ébullition préventif de l’eau pour les secteurs de Shawinigan, Shawinigan-Sud, Saint-Gérard-des-Laurentides, et du Lac-à-la-Tortue. 

Toutefois, comme les membranes s’encrassent plus rapidement que prévu, le lavage des membranes doit être réalisé plus fréquemment. C’est pourquoi une interdiction d’arrosage sera en vigueur jusqu’à ce que la STELAP soit en fonction avec la solution permanente.

« Les membranes s’encrassent plus rapidement que prévu par contre, et on doit faire des lavages plus fréquents, explique le maire Michel Angers. Ce qui implique qu’il y aura une interdiction d’arrosage pour toutes les personnes desservies par la STELAP. Il ne faut pas avoir de pointe de consommation d’eau trop élevée. Parce que l’unité pilote, quand elle dépasse un certain niveau de consommation d’eau, elle peut risquer de bloquer. Il pleut assez comme ça, je ne pense pas que ça va causer des problèmes aux citoyens. Ça sera jusqu’à ce que la conduite et les bassins de décantation soient construits pour la solution permanente. Ça fait plus de 7 mois que 30 000 citoyens sont impactés, je crois qu’ils vont comprendre que c’est préférable d’avoir de l’eau dans nos robinets que sur le gazon. Si des gens ne respectent pas les règles, on veut le savoir et on pourra intervenir. »

Le maire Angers indique que cette mesure sera en lien avec la gestion responsable de l’eau que la Ville doit faire afin de réduire sa consommation d’eau. « On est un peu au-delà de la moyenne de consommation d’eau au Québec. On doit atteindre un certain niveau de consommation d’eau pour être en mesure d’obtenir des subventions gouvernementales. »

Les tests réalisés au cours des dernières semaines indiquent que la capacité optimale de traitement de cette unité correspond à une production d’eau potable de près de 22 000 m3 par jour.

En juillet et août 2021, malgré les interdictions d’arrosage de la pelouse, la suspension des permis spéciaux d’arrosage et l’interdiction des lavages des véhicules, la distribution d’eau dans le réseau provenant du lac à la Pêche s’est maintenue en moyenne à près de 20 000 m3 avec des pointes atteignant près de 25 000 m3 par jour.

Tel que prévu par la règlementation, des permis spéciaux pourront être accordés lors de travaux d’ensemencement, de mise en place de nouvelles pelouses ou d’arbustes ou encore lors de la plantation de cèdres. Le lavage d’un véhicule est permis au maximum une fois par semaine, à condition d’utiliser un seau de lavage ou un pistolet d’arrosage à fermeture automatique. L’arrosage manuel à l’aide d’un seau ou d’un tuyau muni d’un dispositif à fermeture automatique d’un jardin, d’un potager, d’une boîte à fleurs, d’une jardinière et d’une plate-bande est permis en tout temps.

À qui la faute?

Le maire Angers n’en démord pas et la Ville ira au bout des actions pour connaître ce qui est survenu depuis la construction de la STELAP et ce qui n’a pas fonctionné. « Le dossier avance. On est en train de monter le dossier. Je ne voulais pas trop faire bouger les choses jusqu’à ce que l’usine soit repartie. Notre firme d’avocats travaille sur le dossier, nous avons eu beaucoup de rencontres. Je ne laisserais pas aller ça, c’est certain. Je souhaite qu’à l’automne on puisse être en mesure de donner l’information aux médias pour l’état de situation. Je vais vouloir aller au fond de cette histoire. Certains s’en sont servis dans le contexte électoral. Les gens avaient besoin de trouver des coupables, c’était moi et le conseil municipal. Mais tout le monde s’est caché en dessous du sable alors que c’était un contrat clé en main que nous avons donné. On va trouver ce qui en est. »