Un forage sous la rivière Saint-Maurice pour l’eau potable

TRAVAUX. Dans le cadre du projet de mise aux normes des installations en eau potable de la Ville de Shawinigan de plus de 58 M$, une équipe se trouve aux abords de la rivière Saint-Maurice afin de faire passer une conduite d’eau à 25 mètres sous le lit de la rivière sur une distance totale de 850 mètres.

Un soudeur en action sur la gaine.

Cette canalisation permettra de faire circuler l’eau potable de l’usine du lac à la Pêche entre les secteurs de Shawinigan et Shawinigan-Sud. Cette conduite sera aussi raccordée à la conduite existante qui date de plus 50 ans.

Seulement pour cette conduite souterraine, il s’agit d’un montant de 4,35 M$. Les travaux se prolongeront jusqu’en octobre prochain. C’est l’entrepreneur général Forage Marathon qui exécute les travaux, sous la conception et la supervision de la firme Pluritec, et la gestion du projet a été attribuée à la firme Gémel.

C’est l’ingénieur de Gémel, Denis Desaulniers, qui est le gestionnaire du projet de la mise aux normes des installations en eau potable.

D’abord, le forage dans une gaine d’acier est nécessaire de chaque côté de la rivière, puis le forage dans le roc sera d’une distance de 850 mètres. La conduite passe à une profondeur de 25 mètres sous le lit de la rivière et à plus de 10 mètres dans le roc. La construction de deux raccordements à la vieille canalisation sera réalisée. En cas de bris, l’eau pourra circuler dans l’une ou l’autre des conduites.

«Il y avait déjà eu un point de rupture dans la rivière il y a une quinzaine d’années, et Shawinigan-Sud n’avait plus d’eau. Cette conduite avait été creusée dans le fond de la rivière à l’époque. Il n’y avait pas les mêmes normes. Quand les travaux seront terminés, les deux conduites seront en action. On élimine le risque avec les raccordements.»

Est-ce commun de devoir forer sous une rivière? «C’est un projet assez spécial, commente M. Desaulniers. Faire des travaux par forage, c’est commun, mais avec ces profondeurs et ces diamètres-là, c’est particulier. Ce sont des travaux hautement technologiques, et il n’y a pas beaucoup de firmes qui peuvent le faire. Le plus grand risque de ce projet serait qu’une foreuse reste prise dans le roc sous la rivière.»

Seulement pour ce projet, on compte moins d’une quinzaine d’employés. «Ce n’est pas un chantier avec beaucoup de monde, mail il y a de gros équipements. Ce qui coûte le plus cher ici ce sont les têtes de foreuse. On peut parler de quelques millions de dollars juste pour les têtes de foreuse», indique le chargé de projet.