Un moulin construit en 1878 emporté par la crue des eaux

PATRIMOINE. Appelé communément  »moulin d’en bas » par les anciens du village, l’ancien moulin Lafrance Dessureault de Saint-Séverin a été emporté le 25 avril dernier par la crue des eaux de la rivière des Envies.

Construit en 1878 par Alphonse Lanouette, membre du premier conseil municipal, il s’agissait du dernier moulin encore debout parmi les nombreux à avoir opéré sur le territoire de Saint-Séverin depuis le milieu du XIXe siècle. Activé par l’eau des chutes de la rivière des Envies, il desservait à l’origine les agriculteurs de la campagne qui venaient y moudre leurs grains.  Le moulin d’en bas fut le premier à Saint-Séverin à posséder une  »moulange » à marteau qui permettait de moudre 40 à 45 poches de grains à l’heure.  Soulignons que c’est dans ce moulin que les premières réunions du conseil municipal de Saint-Séverin se sont tenues à la fondation de la municipalité en 1889. Avant cette date, le territoire était partagé entre les paroisses de Saint-Tite et Saint-Stanislas.

Le moulin d’en bas comme on l’appelle à Saint-Séverin a été construit en 1878.

Racheté par les frères Anthime et Léopold Lafrance en 1907, le premier en devint le seul propriétaire quelques années plus tard en acquérant les parts du second. C’est son fils Maurice qui lui succèdera en opérant le moulin jusqu’en 1940. C’est d’ailleurs ce dernier qui, à une date inconnue, diversifiera la vocation du bâtiment en y ajoutant un moulin à scie tout en conservant les meules à grains.

En 1943, Roméo Dessureault acheta le moulin d’Anthime Lafrance, le fils de Maurice. Durant les premières années, on y fabriquait de la  moulée et de la farine de sarrasin, de l’automne jusqu’aux Fêtes. On opéra ainsi, alternant entre moulin à farine et moulin à scie, durant une dizaine d’années. Puis après 1953, on ne fit plus ni moulée, ni farine; le moulin à scie seul occupa la famille Dessureault. Jusqu’à sa fermeture en octobre 1970, cinq garçons de Roméo y travaillèrent avec lui. Pour l’anecdote en 1943, il en coûtait 4 cents pour faire scier une planche et 6 cents pour un madrier.

En 1886, Alphonse Lanouette faisait paraître une annonce dans le Journal des Trois-Rivières pour annoncer la vente de son moulin.

Dans les années 1980 jusqu’à tout récemment, l’ancien moulin Lafrance Dessureault fut successivement la propriété de deux artistes: le sculpteur Luc Laramée et l’écrivain Joël Champetier. Décédé en 2015, ce dernier avait aménagé un espace dans l’ancien moulin où il allait écrire sous le son des chutes de la rivière des Envies.

Source: St-Séverin de Prouxville 100 ans d’histoire 1889-1989