Un puits sur cinq dépasse les normes

Qualité de l’eau des puits privés en Mauricie

EAU. Bassin versant Saint-Maurice (BVSM) demande aux autorités publiques d’être plus proactives dans la sensibilisation en matière de qualité de l’eau des puits privés dans la région.

Cette recommandation fait suite à un vaste projet portant sur la qualité de l’eau des puits privés en Mauricie qui a permis de rencontrer individuellement 250 propriétaires de puits dans 8 municipalités du territoire. Des échantillons d’eau ont été prélevés à chaque résidence et ont fait l’objet d’une analyse par un laboratoire accrédité.

Les résultats obtenus ont de quoi faire réfléchir selon BVSM. Au total, près de 18% des échantillons analysés dépassent les normes pour l’un ou l’autre des principaux paramètres bactériologiques, soit les bactéries atypiques, les coliformes totaux, les bactéries entérocoques ou E. coli.

Des indicateurs de bactéries E. coli ont été retrouvés dans 9% des échantillons d’eau. Certains types de puits sont plus à risque que d’autres: 42% des puits de surface dépassent les normes de protection de la santé du Règlement sur la qualité de l’eau potable.

«Ces résultats sont préoccupants, souligne Stéphanie Dufresne, coordonnatrice du projet. Les propriétaires de puits ne savent pas où s’adresser pour faire analyser l’eau de leur puits, puisqu’il n’y a pas de laboratoire reconnu pour réaliser des analyses sur l’eau potable dans la région de la Mauricie.» Selon BVSM, il serait judicieux d’organiser un travail de sensibilisation soutenu de longue durée en matière de qualité de l’eau des puits privés dans la région.

Les échanges avec les participants au projet ont en effet permis de constater qu’il y a un manque généralisé d’information chez les propriétaires de puits et qu’en raison des démarches requises qui sont fastidieuses, la majorité des propriétaires ne réalisent pas les analyses d’eau bisannuelles recommandées par les autorités publiques.

La présence de bactéries pathogènes dans l’eau peut être liée à une installation septique déficiente ou à la présence de fumier ou d’animaux à proximité du puits. Les bactéries dans l’eau peuvent causer des problèmes de santé tels que des gastro-entérites et des infections de la peau.

Dans le cadre du projet, 94% des participants dont l’eau était non conforme la qualifiaient pourtant de très bonne, ou de bonne. «On ne doit pas se fier à ses sens pour savoir si l’eau est potable. Même si l’eau a un aspect limpide et clair et n’a aucune odeur ou goût spécifique, celle-ci peut toutefois renfermer certains éléments qui pourraient avoir des effets néfastes sur la santé. La seule façon de s’assurer de sa potabilité est de la faire analyser par un laboratoire», note Stéphanie Dufresne.

Rappelons que le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques recommande de faire analyser l’eau par un laboratoire accrédité au moins deux fois par année pour les paramètres bactériologiques, au printemps et à l’automne puisque c’est à ces moments que la qualité de l’eau risque d’être la moins bonne.

Le projet Qualité de l’eau des puits privés de la Mauricie s’est déroulé dans 8 municipalités, soit La Tuque, Shawinigan, Saint-Mathieu-du-Parc, Trois-Rives, Trois-Rivières, La Bostonnais, Notre-Dame-du-Mont-Carmel et Saint-Roch-de-Mékinac.

Notons que des démarches sont en cours par l’Organisme de bassins versants des rivières du Loup et des Yamachiche (OBVRLY) et la Société d’aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan (SAMBBA) pour financer la poursuite du projet auprès des propriétaires de puits des autres municipalités de la Mauricie.