Une 25e édition réussie pour Bicolline

ÉVÉNEMENT. Pour sa 25e édition, la Grande bataille de Bicolline a battu son plein la semaine dernière, alors que près de 4000 festivaliers étaient réunis à Saint-Mathieu-du-Parc. Un  retour sur les lieux qui était attendu par tous, après deux ans d’absence.

Une simple promenade sur le site ponctuée de discussions avec les participants permet de réellement ressentir l’enthousiasme vécue par le public à l’idée de prendre part à cette série d’activités. Les festivaliers prennent leurs activités à cœur, ils s’investissent dans leurs costumes, dans l’organisation et la planification de leur horaire, et dans leur style de vie. Bref, comme c’en était la norme avant la pandémie.

« L’essence de Bicolline, c’est axé sur la créativité des participants, » mentionne Étienne Simard, coordonnateur de la Grande Bataille, l’événement le plus populaire et qui attire le plus de festivaliers. « Il n’y a pas de guide qui dit comment faire : on se fie au jugement des gens. Et on voit de très, très beaux costumes à chaque année. »

Sur un territoire de 1,4 km2 de large, les participants à cet univers médiéval fantastique vivent et y passent toute la semaine. Ils sont invités à se construire eux-mêmes des cabanes pour dormir et leurs châteaux forts pour se préparer aux attaques des camps adverses.

« Ça paraît que ç’a vraiment été un soupir de soulagement pour les gens de savoir qu’ils allaient venir cette année, » dit Olivier Renard, fondateur et coordonnateur des opérations du Duché de Bicolline. « Quand c’est ton hobby et que tu vis de ça, ça fait du bien pour eux de revenir. Juste le fait de se retrouver, c’est vraiment une communauté qui se connaît bien, et il y en a beaucoup qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps. Les gens viennent vraiment des quatre coins du Québec, et même de l’extérieur : on a environ 13 pays de représentés. Donc ça a certainement été quelque chose. »

« Je passe un très beau Bicolline, » dit Galo, originaire de la Rive-Sud de Montréal, qui en est à sa troisième édition du festival. « Les activités qui ont été développées par les artisans d’Azur sont très chouettes. On a tous reçu un coupon à l’inscription, et ça vient avec des quêtes. Ça s’ajoute aux activités du babillard. Je pense que c’est vraiment une belle initiative. »

Jessica et Jessie, qui viennent toutes les deux également de la Rive-Sud, abondent dans le même sens. Si elles avouent avoir fait la route jusqu’à Saint-Mathieu principalement pour faire la fête et passer du bon temps avec des amis, elles sont toutes les deux de grandes amatrices de l’énergie que dégage Bicolline, qu’elles qualifient d' »exceptionnel ». « On voit vraiment les différences dans l’attitude des gens, il y en a pour qui ça paraît qu’ils sont investis dans leur personnages et dans leurs activités, alors que nous, on est plus dans le casual. Le jeu de rôle, l’unité des cabanes, l’architecture : il n’y a rien comme ça, nulle part ailleurs, » s’entendent-elles pour dire toutes les deux.

Pour ce qui est de la Grande Bataille, c’est encore une fois l’événement qui a dominé en popularité auprès des festivaliers. Gabriel, qui pratique le sport du tir à l’arc avec le groupe du Combat d’Archée, est un habitué des jeux de rôles grandeur nature (GN), mais en était à sa première édition de Bicolline. « La Grande Bataille, c’était merveilleux. J’avais déjà fait des combats de styles GN, mais jamais de cette ampleur-là. » Il a particulièrement apprécié l’aspect sportif de la Bataille, et l’idée d’avoir plusieurs opportunités pour mettre à l’essai les différentes stratégies dont il s’était préparé.

L’entraide de la communauté

Plusieurs intervenants interviewés dans le cadre de ce reportage ont mis l’accent sur l’esprit d’équipe qui se dégage des participants. Si l’objectif de l’événement est axé sur la formation des tranchées et la compétition entre elles, les communautés au sein de ces tranchées se penchent vraiment sur le travail d’équipe et mettent de l’avant l’entraide. On le voit clairement au niveau des costumes qui sont faits, des tactiques de batailles, et la réalisation de tous les autres plus petits projets, tout au long du périple, et c’est un phénomène qui s’est amplifié au cours des dernières années, avec le nombre de familles qui est en hausse constante sur le site. Comme le veut Bicolline, c’est vraiment l’esprit de villégiature qui règne, sur le site.

Bicolline a également une vocation internationale. Comme l’a mentionné Olivier Renard, ce sont plus de 13 pays qui y sont représentés. Les États-Unis contiennent le plus de participants internationaux, avec une section complète du site où l’on retrouve de nombreux américains.

« J’ai toujours été adepte du GN. Ce n’est pas ma première fois à Bicolline, » explique Allison. « Je pense que, si on compare à d’autres GN, notamment en Europe, Bicolline offre une expérience très unique aux participants. Les organisateurs sont partis de leur propre jeu pour en faire un événement immense, reconnu mondialement. Ce que j’aime le plus, c’est l’idée que n’importe qui peut venir et se sentir complètement immergé dans cet univers. La culture et le style qui sort de ce GN est absolument remarquable, » croit la New-Yorkaise.

De fait, c’est réellement cette culture et ces valeurs communes que partagent les festivaliers qui les unis tous dans l’univers de Bicolline. Les organisateurs saluent tout le travail qui a été fait par leurs nombreux bénévoles cette année, de même que l’aide financière de 108 000 $ du gouvernement du Québec, pour assurer le retour du festival en 2022. Cet automne, ils vont contribuer à la tenue du troisième Marché de Noël, qui se tiendra sur le même terrain, en décembre.