Une page se tourne pour le Centre Roland-Bertrand

SOLIDARITÉ.  Dans le cadre d’un vaste projet de plus de 2 millions$ étalé sur cinq ans, le Centre Roland-Bertrand (CRB) regroupera l’ensemble de ses services dans l’ancienne église Saint-Marc à Shawinigan, inoccupée depuis bientôt trois ans. 

Avec plus de 10 000 pieds carrés répartis sur deux étages (rez-de-chaussée et sous-sol), les nouveaux locaux seront trois fois plus grands que ceux dont dispose actuellement le centre sur l’avenue Saint-Marc et la rue Viger.  

« Tout en améliorant les conditions de vie de nos employés, nous serons en mesure de mieux accomplir notre mission qui vise l’accueil, l’intégration et la réinsertion des personnes vulnérables », a fait valoir Pierre Nadeau, président du conseil d’administration.  Cet ambitieux projet n’aurait pu se concrétiser a-t-il précisé sans que le CRB ne procède à « un assainissement de nos finances et un raffinement de notre gouvernance. »

Baptisé Bâtir le cœur du Centre, ce projet est plus qu’une rénovation d’une bâtisse a plaidé Frédéric Trudelle, directeur général du CRB. « C’est un projet collectif qui sera bénéfique pour toute la communauté de Shawinigan, dans un quartier parmi les plus pauvres au Québec. Quand on a visité les lieux la première fois, on a vu tout le potentiel avec sa superficie, mais aussi son emplacement. On aura maintenant les moyens de nos ambitions, car nous avions plein de projets, mais pas d’espace pour les réaliser. »

L’aménagement des lieux sera conçu de façon que les utilisateurs du centre entrent directement dans un milieu de vie où ils pourront être accueillis par les intervenants et non pas franchir deux ou trois sections avant d’y arriver. Dans la partie arrière du rez-de-chaussée, un espace sera réservé pour le comptoir alimentaire et l’entrepôt pour les denrées. Une seconde section sera dédiée à la tablée populaire et nouveauté, la transformation alimentaire.

Les deux services (banque alimentaire et tablée populaire) serviront aussi de plateau de travail pour les utilisateurs des services. « C’est un vrai projet d’innovation et d’économie sociale. On vise des changements durables chez nos usagers pour qu’ils redeviennent des citoyens actifs », a mentionné Pierre Nadeau.

Une entreprise d’économie sociale?

Le sous-sol sera quant à lui entièrement utilisé pour offrir de la formation et aménager des plateaux de travail qui seront évolutifs, c’est-à-dire qu’ils ne seront pas permanents. « Notre plateau de travail sur la 4e rue de la Pointe, au centre-ville, fonctionne déjà au maximum de sa capacité », a souligné Frédéric Trudelle. À moyen terme, le directeur général aimerait convertir un plateau de travail, comme l’atelier d’ébénisterie par exemple, comme point de démarrage pour une entreprise à économie sociale qui réalise des contrats à l’externe.

Les détails du montage financier de Bâtir le cœur du Centre seront dévoilés ultérieurement, mais Frédéric Trudelle a mentionné qu’une campagne de financement sera lancée dans les prochains mois. Des demandes de subventions ont également été déposées aux deux ordres de gouvernement. Le CRB compte aussi sur l’appui de fondations privées et public pour réunir les 2 millions$ nécessaire au projet.  Sans en dévoiler l’ampleur, le maire Michel Angers a promis l’appui financier de la Ville dans ce qu’il a qualifié « de centre d’entrepreneuriat social » à l’image de la transformation de l’ancienne Wabasso convertie en centre d’entrepreneuriat.

Construit en 1952, l’immeuble de l’avenue Champlain était à l’origine un centre communautaire.  Lors de l’incendie de l’ancienne église Saint-Marc en 1965, il fut reconverti en temple religieux. Soulignons que près de 2500 personnes démunies utilisent bon an mal an les services du CRB.

Échéancier

2022 : Intégration des bureaux administratifs et du milieu de vie

2023 : Intégration de la tablée populaire et du comptoir alimentaire

2024-2025 : Intégration des plateaux de travail au sous-sol

2026 : finalisation de l’ensemble du projet et aménagement extérieur