Une première clinique médicale privée à Shawinigan

SANTÉ.  Une première clinique médicale privée hors RAMQ ouvrira ses portes au début du mois de février à Shawinigan. 

Œuvrant déjà en dehors du réseau public depuis 2015, Dre Noémie Laferté recevra les patients dans des locaux aménagés au Centre chiropratique du Grand Chemin, l’ancienne caisse populaire de Sainte-Flore. « J’avais le goût d’ouvrir ma propre clinique, dans la ville où j’habite depuis 2007 », justifie le médecin qui faisait partie de la 1e cohorte de l’Unité de médecine familiale à Shawinigan-Sud en 2009.

Pour débuter, Dre Laferté sera épaulée par une secrétaire et une infirmière, mais elle ambitionne une fois que le cabinet aura pris son rythme de croisière d’y greffer une nutritionniste et éventuellement, un autre médecin. Au cours des premières semaines, les patients seront reçus dans des locaux plus exigus, mais au printemps, le Centre chiropratique du Grand Chemin procédera à un agrandissement de 1800 pieds carrés dont la moitié sera réservée pour la clinique médicale privée.

Noémie Laferté a travaillé dans le réseau public de 2009 jusqu’à 2015, notamment à l’hôpital de Shawinigan et comme enseignante à l’Unité de médecine familiale. Elle dit avoir passé au secteur privé lorsque le ministre de la Santé de l’époque, Dr Gaétan Barette, a présenté son projet de loi 20 exigeant que chaque médecin de famille prenne à sa charge un minimum de 1000 patients par année, faute de quoi il s’exposait à des pénalités pouvait aller jusqu’à 30% de son salaire.

« C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Je travaillais déjà beaucoup. Je faisais de la garde à l’hôpital en même temps que j’enseignais et supervisais des résidents. C’était impensable de prendre 1000 patients avec ça. Je revenais d’un congé de maternité et l’efficacité du système public était encore pire qu’avant mon départ », souligne la Dre Laferté qui a par la suite travaillé au sein de deux cliniques privées à Trois-Rivières.

Comme d’autres médecins, elle entretenait un préjugé défavorable envers le secteur privé, mais elle y a trouvé finalement un environnement convenant mieux à sa personnalité. « J’aime ça travailler dans un environnement efficace. On ne retrouve plus la lenteur et les absurdités frustrantes du réseau public. » Au Québec, selon des données datant de l’automne dernier, 178 médecins spécialistes et 377 médecins de famille facturent leurs honoraires sans passer par la RAMQ, une augmentation de 35% par rapport à il y a cinq ans.

Dre Noémie Laferté deviendra le médecin de famille des patients qui choisiront de devenir membres au coût de 600$ annuellement de la Clinique Laferté (cliniquelaferte.com), mais recevra aussi ceux qui opteront d’y aller pour une consultation ou une chirurgie mineure par exemple. Sa grille tarifaire comprendra alors des tarifs préférentiels et réguliers, selon qu’on soit membres ou non.   

« Je pense qu’il y a de plus en plus de gens, surtout les plus jeunes, prêts à payer pour régler un problème de santé rapidement. Ils travaillent fort et n’ont pas le temps d’aller perdre une journée à l’urgence. Je le vois moi-même depuis que je travaille au privé, les suivis sont faits régulièrement et les patients sont reconnaissants du service qu’ils reçoivent. Je pense que c’est une option qui répond vraiment à un besoin », conclut Dre Laferté.